Malgré la fraicheur du lieu (il faut dire que seules les torches accrochées au mur apportent un peu de chaleur), la décoration plus sobre et épurée que dans le reste du château et la mousse qui recouvre parfois la roche rugueuse, on rencontre presque toujours quelqu'un dans les sous-sols d'Ornebois ; qu'il s'agisse d'un garçon se préparant à partir en barque pour les tournois, d'une jeune fille allant proposer son aide en cuisine (l'inverse arrivant malheureusement peu souvent), d'un professeur se rendant dans sa salle de classe, ou d'un groupe d'adolescents rejoignant leurs dortoirs. Parfois, leurs voix fortes et enjouées, ainsi que le bruit de leurs pas sur la dalle froide recouvrent tout le reste. Il faut alors attendre qu'ils se soient éloignés pour percevoir de nouveau le souffle du vent, et le doux clapotis de l'eau.

Au rez-de-chaussée, on peut croiser de tout. Un groupe d'élèves affamés se rendant à la salle de banquet, qu'on pourra ensuite voir les mains sur le ventre, et sur le visage le sourire de ceux qui ont bien mangé. Un étudiant mettant en avant sa musculature tandis qu'il se dirige vers la salle des honneurs... vous le verrez bientôt revenir en courant, criant qu'une des statues lui a parlé. Une jeune fille en retard, qui court vers la galerie des glaces... et réapparaît après quelques minutes, parce qu'elle s'est trompée de miroir. Un petit rigolo qui se tient le doigt et s'entraîne à gémir de douleur avant de rentrer à l'hospice... et d'en ressortir, sous les cris de l'infirmière. Et puis, il y a vous, qui regardez ces professeurs comparant les opales des Demeures. Oui, vous qui observez, immobiles, tous ces gens passer. Vous, qui gênez le passage, juste pour rêvasser. Allez, il serait temps de dégager le passage.

Ah, la quiétude du premier étage ! On est bien loin du brouhahas du rez-de-chaussée, et encore plus des cris et des chansons des sous-terrains. Vraiment, tout n'est que calme, paix et sérénité. Les élèves viennent pour travailler à la bibliothèque, suivre certains de leurs cours, profiter un bref instant d'un voyage illusoire. Tout est si parfait, et pourtant. Pourtant, voilà que la main qui bougeait délicatement sur les cordes de la harpe dérape, et qu'une note dissonante, stridente, résonne à l'étage. Pourtant, voilà que des cris filtrent à travers la porte de la salle des menteurs, et qu'un sortilège manque de vous toucher. Pourtant, voilà que la bibliothécaire sort de son antre, furibonde, et participe au vacarme qu'elle voulait empêcher. Pourtant, voilà que d'autres élèves sortent tour à tour de leurs salles de classe, prenant part au conflit : chacun a son mot à dire, chacun a son avis sur la question et, surtout, chacun pense avoir raison. On ne s'entend plus dans ce lieu où ne régnait auparavant que le silence. Au bout d'un certain temps, les esprits finissent par se calmer, les baguettes sont enfin rangées dans les poches, quelques mains se serrent, des regards furtifs se croisent. C'est terminé, et chacun retourne à sa place... jusqu'à la prochaine fois.

Le deuxième étage est sans doute celui qui recèle le plus de mystères. Outre les salles de classe et les remparts, on y trouve en effet de nombreux lieux étranges. En vous y rendant, vous pourrez ainsi, non pas seulement étudier ou attraper froid, mais aussi -et surtout- vous perdre dans un couloir sans fin ou y retrouver des personnes perdues depuis plusieurs jours ; voyager et vous rendre dans des lieux que vous rêvez de parcourir... sans même quitter le château ; découvrir des fragments du futur ce qui vous poussera peut-être à faire de mauvais paris. Oui, le deuxième étage est plein de surprises, de recoins inattendus, de découvertes qui font hurler de joie ou de crainte les élèves (au grand damne des professeurs tentant de faire cours), de surprises, bonnes et mauvaises. D'ailleurs, tous les secrets de cet étage n'ont sans doute pas encore été découverts, le château cachant sans doute encore bien des merveilles, des pièces qu'il garde jalousement invisibles, attendant le bon moment pour faire apparaître quelques portes et placer ces lieux magiques aux yeux de tous... que nous réserve-t-il encore ?

Avec ces centaines de marches, le donjon est la tour la plus grande d'Ornebois. Certains étudiants ont cherché à les compter mais le château se joue d'eux à chaque fois et en enlève ou en rajoute à sa guise. Sa vue domine tout le château et les bienheureux sorciers de Morgane et d'Arthur peuvent voir le Lac de Diane et le jardin d'Anthème s'étendant à leurs pieds. Tout en haut de la tour après avoir passé dans l'ordre l'armurerie puis la salle commune des demeures et finalement les anciennes geôles, on peut accéder au toit plat. Du quel la vue est imprenable sur les étoiles lorsque le ciel est dégagé. De nombreux sorciers viennent ici pour faire leur devoir d'astronomie ou pour déclarer leur flamme comme les bardes les plus fameux. Nombre parents ont un jour expliquer que malgré leur mariage arrangé, le fiancé avait offert son amour à la jeune sorcier en fleur. C'est un lieu plein de romance, bien qu'il fasse passer par un étage pestilentiel pour pouvoir démontrer son amour. On peut appeler ça une forme de courage.

Le château possède une cour intérieure immense. En effet après avoir passé le point-levis vous vous retrouverez sur des pavés blancs et asymétriques qui couvrent le sol jusqu'à l'entrée principale. Juste en face à une centaine de mètres, se trouve un double escalier qui amène à de lourdes portes en chêne massif donnant accès à Ornebois. Ce passage extérieur pour accéder au rez-de-chaussé est bien souvent emprunté c'est pourquoi vous trouverez toujours quelqu'un dans cette cour. Entre les animaux (magiques ou non) qui s'y trouvent et les cours de duel ou les jeunes hommes qui se retrouvent pour dégainer l'épée, il y aura toujours de quoi regarder. Surtout lorsque le maitre des duels, le professeur de Landrois essaye une nouvelle épée tout juste sortie de la forge. Car cette cour est devenue une scène de théâtre pour les jeunes sorciers avides d'honneur et de reconnaissance. Il n'est pas rare que des duels singuliers soient organisés à côté de la volière.

C'est ici, à l'orée de la foret de Brocéliande, sur la surface miroitante du lac de Diane que se trouve le château d'Ornebois. Tout le monde connait la légende qui entoure cette magnifique demeure, celle de Viviane. On y accède par un pont-levis enchanté, seuls les sorciers ou plus rarement les moldus invités peuvent pénétrer dans ce château. Et lorsque l'on se rapproche, l'eau que l'on croyait provenant des douves nous révèle que le château flotte à la surface du lac par quelques sortilèges. Et si vous vous avancez encore, vous remarquez au fond du lac aux eaux claires de drôles de petites maisons. Ce sont les serres où l'on trouve les meilleurs plantes. Au loin sur le lac, vous pouvez apercevoir une île avec de nombreuses bannières et très peu d'arbres d'où s'échappe des bruits de lames qui s'entrechoquent. Quelques sorciers se prélassent dans le jardin d'Antème au soleil et vous n'aurez aucun mal à trouver des couples s'embrassant au loin des chaperons perdus dans le labyrinthe. Il n'y a pas à dire Ornebois est un château bien spécial !

Aujourd'hui demeure de la Garde de Trécesson, ce château était autrefois l'une des résidences secondaire de la grande famille De Broerec destinée à accueillir les autres nobles familles sorcières de France. Il est situé au bord du lac Diane non loin d'Ornebois. On y accède par un pont-levis qui enjambe une douve assez dangereuse. En effet, il est quasi-impossible de tomber dans l'eau sans se noyer, tant le courant y est fort. Disposée en trois étages, cette bâtisse est à l'intérieur plus grande qu'elle le ne parait à l'extérieur, avec ses innombrables appartements et sa cour intérieure. C'est un endroit que de nombreux sorciers rêvent de voir de leur propres yeux tant le château est réputé pour la beauté de son architecture et de son emplacement. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir certains étudiants d'Ornebois se balader dans les grandes prairies qui s'étendent devant les portes, admirant le paysage qui s'offre à eux.