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 La bonté fait sortir les serpents de terre

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MessageSujet: La bonté fait sortir les serpents de terre   La bonté fait sortir les serpents de terre EmptySam 21 Mar - 18:11

La bonté fait sortir les serpents de terre

Yvan d'Abillon et Gauvain de Rosset


Le jardin d'Anthème. Gauvain appréciait beaucoup cet endroit, comme tout le monde après tout. Personne ne résistait bien longtemps à ce petit coin de paradis posé au pied du château d'Ornebois. D'abord attiré par ce lieu grâce aux nombreuses plantes aux vertus curatives, Gauvain avait fini, lui aussi, par se laisser charmer.
Cette fois, il était là pour cueillir quelques plantes, pour le cours d'apothicaire qu'il avait l'après midi même. La veille, le jeune de Rosset s'était lui-même proposé pour la tâche, puisqu'il avait une folle envie de se balader dans le jardin. Alors, autant se rendre utile. Et puis, en ces derniers jours de mars, la nature renaissait enfin.
Assis sur un banc devant l'estrade en chêne, il admirait, laissant cette nature lui murmurer le doux rythme de la vie à l'oreille. Il avait fini ce qu'il avait à faire, le sac remplit d'herbe curatives étant posé juste à ses pieds, et avait encore un bon moment devant lui avant le cours de sortilège.
Tout autour, flore comme faune évoluait. Les plantes, plus discrètes, poussaient. Les gens, bien plus bruyants, se baladaient. Les couples, plus ou moins assumés, allaient de la simple sérénade camouflée aux belles embrassades dans un coin calme. Certains d'entre eux n'avaient rien à faire l'un avec l'autre, les deux étant promis à d'autres. Les couples dans ce cas le savaient, et pour un oeil non aguerrit, ils n'étaient que de simples amis. Gauvain, dans son infinie naïveté, n'y vit que du feu d'ailleurs. Le reste de la faune, elle, était aussi présente, mais il fallait tendre l'oreille et plisser les yeux davantage pour la remarquer. De ci de là, sur une branche ou un pétale de fleur, on pouvait voir un puceron ou une fourmi avancer avec prudence. Dans les quelques touffes d'herbe qui échappaient aux jardiniers, un criquet ou une sauterelle se cachait. Sous terre, des vers rampaient.

Mais ceux qui intéressaient Gauvain étaient tout autres. Tapis dans les buissons, ils profitaient de la fraîcheur offerte par l'ombre. Les serpents, ils n'étaient pas nombreux, mais ils étaient là. Les jardiniers faisaient bien leur travail après tout. Et les endroits trop bien entretenus n'étaient pas vraiment favorables au développement de ces reptiles. Mais les quelques présents lors des balades du jeune homme finissaient toujours par se rapprocher de lui.
Alors, cette fois, comme souvent, il céda. Rester un instant avec eux n'avait rien de criminel après tout. Ainsi, se trouvant un endroit calme et à l'abri des regards indiscrets, il s'assit contre un muret. Et les rampants, intrigués, finirent par sortir de leur cachette. Cela se passait toujours comme ça, si bien que Gauvain finissait par se demander si ses vêtements n'étaient pas imprégnés de l'attractif de son père ! Cela dit, si cela avait été le cas, il l'aurait senti. Seulement peut-être s'était-il habitué à l'odeur aussi...
Quoi qu'il en soit, ils étaient là, et Gauvain appréciait leur compagnie. Attendant quelques instants, il les laissa s'approcher, puis se laissa envahir par leurs sensations. Ce froid, ce froid si chaleureux à son coeur fut le premier à le prendre. Il avait fini par s'y habituer. Le froid calmait toutes ses angoisses, toutes ses peurs. Avachit contre le muret, il semblait presque groggy. Ses mains, détendues, touchaient le sol, si bien que deux serpents, commencèrent à glisser sur ses doigts. Gauvain, lui, commençait à se sentir intrigué. Ces créatures semblaient se questionner, comme à chaque fois qu'il en rencontrait. Après tout, la plupart des gens les chassait à coup de bâton, au lieu de rêvasser avec eux.
Mais le froid, les questions, la chaleur, tant du Soleil que de la terre, Gauvain aimait tant ressentir tout cela. Là, plus de crainte de mal faire ou d'être mal vu. Même ses interrogations ne l'inquiétaient pas. Il allait bien y trouver des réponses après tout. Il suffisait d'attendre tranquillement.
Dessinant peu à peu un grand sourire de joie sur son visage, le jeune de Rosset, détendu comme jamais, laissa sa tête se heurter contre la pierre. Dans la foulée, un serpent, fin, long et vert, qui, pour ainsi dire, ressemblait au premier que Gauvain avait possédé, remonta le long du bras du jeune homme, et plongea son regard dans celui de ce dernier. Un instant hésitant, Gauvain jeta, tout de même, un coup d’œil autour de lui. Et, voyant qu'il n'y avait personne pour le voir, il se mit à fixer ce serpent. Cela faisait trop longtemps qu'il se retenait d'entrer dans leur tête. Alors il le fixa, et à chaque instant, la puissance qu'il avait dans le regard grandissait. Ressentir leurs émotions était une chose, mais s'immiscer dans la tête d'un de ces reptiles n'était pas chose aisée pour le jeune de Rosset. Il faut dire qu'il s'entraînait peu après tout. Mais y être était si agréable et enchanteur qu'il ne pouvait résister plus longtemps. Alors, Gauvain le fixa, fixa, encore et encore, pour finalement se sentir tomber.

Dès lors, ce qu'il vit changea, et se teinta d'un doux et chaleureux rouge orangé. Il y était. Respirant profondément et lentement, il observa un instant son propre visage aux yeux blancs vitreux, pour finalement redescendre de son propre corps, qui ne tarda pas à tomber par terre d'ailleurs. Rampant sur le doux sol du jardin, il sentit tout ce qu'il percevait déjà, mais en bien plus fort encore. Il était bien, vraiment bien. Avançant lentement, il avait l'impression de se dérober au temps. Il ne sentait plus les secondes le tenir comme lorsqu'il était dans son corps. Surprenant, à chaque fois, c'était le seul mot qui lui venait pour décrire une possession.
Mais le Soleil, dont les rayons étaient un peu trop brutales, le gênait. Alors, il alla se cacher dans un buisson. L'ombre y était une chaleureuse compagne, tout comme ses congénères qui l'avaient rejoint. Et il resta là quelques instants, enroulé sur lui-même, laissant échapper de longues et profondes expirations, qui auraient fait un bruit de ronronnement s'il avait été dans la tête d'un chat d'ailleurs !
Seulement, il avait une grande faim. Et un peu plus loin, une petite limace rampait. C'était parfait. Son corps avait récupéré. Il pouvait y aller. Quittant les siens pour quelques instants, le jeune de Rosset se dirigea vers sa proie, pour finalement se faire couper la route par quelqu'un. Un humain. Qui était-ce ? Avec ces yeux, Gauvain avait toutes les peines du monde à reconnaître les visages. Mais il y avait de grandes chances pour que cette personne soit agressive envers elle. Il devait retourner se cacher, vite.
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Yvan d'Abillon
La sagesse du cerf
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MessageSujet: Re: La bonté fait sortir les serpents de terre   La bonté fait sortir les serpents de terre EmptyDim 22 Mar - 20:07

Une belle journée ensoleillée, et plus aucun cours de l’après-midi pour Yvan. Voilà qui était juste parfait. Il pouvait se détendre un petit peu et profiter du climat. Après tout, il était parfaitement à jour dans ses cours, et avait ses séances planifiées bien à l’avance. Il ne pouvait pas faire ça parfaitement au jour près bien sûr, puisque l’avancement du cours dépendait en grande partie des efforts des élèves. Enfin, ses première années n’expérimenteraient pas avec l’alchimie pour un bon moment, donc il était tranquille de ce côté-là, et les élèves les plus avancés de la septième et de la huitième année étaient encore en train de construire leur cercle runique et n’étaient donc pas arrivés à la partie dangereuse encore.

En gros, Yvan pouvait faire ce qu’il voulait cet après-midi-là sans avoir à culpabiliser pour une quelconque raison. Le beau temps l’incita à sortir du bâtiment et il se retrouva assez rapidement dans le splendide jardin d’anthème, à parcourir les allées. Il eut un sourire en coin, amusé par la danse des couples profitant du beau temps pour se faire la cour de manière plus ou moins assumée et plus ou moins légitime. Après tout, il tentait de suivre un petit peu les rumeurs parlant des mariages arrangés, et parmi les couples les plus discrets se trouvaient des jeunes hommes et jeunes femmes qui étaient promis à d’autres. Enfin, il n’avait pas à agir, ce n’était pas son rôle.

Il se retrouva donc à se balader dans les allées, profitant simplement du soleil et de l’ambiance printanière. Pourtant, quelque chose d’inhabituel se trouva sur sa route, sous la forme d’une petite couleuvre, cherchant probablement son repas. Il était plutôt inhabituel de les voir en cette période ci de l’année, mais pas absolument impossible. Yvan vit la limace et avec dextérité attrapa la couleuvre par la tête, avant d’attraper par la suite la limace et la donner à manger au reptile.

Lorsqu’il prit la parole par contre, un sifflement amusé sortit de sa bouche à la place des mots que l’on pouvait attendre.

§Eh bien, quel courage de venir manger ici petit serpenteau. Rien que pour ça je vais te relâcher dehors, histoire que tu évites un bien triste sort de la main des jardiniers, ou bien même de certains élèves. Ils ont tendance à ne pas trop aimer les serpents.§
 
Alors qu’il finissait de dire ça, il regarda en direction de l’herbe et vit un corps gigotant sur place de manière complètement absurde. Il regarda le serpent qui se débattait, puis le corps aux yeux blancs et révulsés, avant qu’un sourire amusé n’apparaisse sur son visage. C’était peut-être une conclusion idiote, mais il semblait bien qu’il avait décelé un imprégné. Un qu’il n’avait pas en cours d’ailleurs, et donc dont il ne connaissait pas le nom.

§Retourne dans ton corps jeune homme, laisse ce pauvre animal digérer son repas tranquillement.§

Il saurait assez rapidement s’il avait raison ou non. Non pas qu’il le juge, c’était un don assez intéressant malgré les préjugés de certains. Avec un grand nombre de possibilités.
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MessageSujet: Re: La bonté fait sortir les serpents de terre   La bonté fait sortir les serpents de terre EmptyLun 23 Mar - 16:56

Mais, à peine eut-il le temps de se retourner, que le corps rampant du jeune homme s'envola dans les airs. Un doigt, posé juste derrière sa tête, le gênait. En cet instant, Gauvain manque d'ailleurs de briser le lien avec le serpent.
Mais, rapidement, il remarqua que l'homme ne voulait pas lui faire de mal. Il semblait même mettre un point d'honneur à ne pas le blesser. Il était délicat, se préservant juste de la morsure, en tenant le corps du reptile aussi proche de la tête que possible. Mais il était doux, et ne faisait pas mal.
Seulement, pendre ainsi dans le vide était plutôt étrange, quoi que pas déplaisant. Gauvain finit même par en prendre son partie. Le voici ainsi libéré du temps et du sol. Éprit d'un surprenant sentiment de liberté, il se mit à onduler, profitant de la douce brise qui caressait sa peau écailleuse. La seule ombre au tableau était qu'il ne ressentait plus la chaleur de la terre.

Quoi ? L'homme le tenant, loin de se contenter de faire danser un serpent dans les airs, alla même jusqu'à attraper la limace, pour la lui donner à manger. Gentille attention, que Gauvain ne laissa pas passer. Mordant goulûment dans la chair flasque de la limace, il savoura tranquillement ce repas offert par un ami. Il l'avait déjà fait quelques fois auparavant, manger lors d'une possession, mais pas souvent. Et, à chaque tentative, apprécier ainsi de dévorer des insectes, et autre petits êtres crus, le surprenait. C'était bon, pour le serpent qu'il était en cet instant tout du moins.
Ainsi savourant ce qu'il venait de déguster, Gauvain manqua de déglutir quand il vit l'homme, tête pencher vers lui, émettre un sifflement surprenant.
§Eh bien, quel courage de venir manger ici petit serpenteau. Rien que pour ça je vais te relâcher dehors, histoire que tu évites un bien triste sort de la main des jardiniers, ou bien même de certains élèves. Ils ont tendance à ne pas trop aimer les serpents.§
Il lui parlait ? Et le jeune De Rosset, lui, comprenait ?! Interdit, Gauvain resta, un instant, là, à fixer cet homme d'un yeux hagard. Mais bien sûr, se devait être un ardent. Au bout de quelques instants, cette idée lui traversa la tête. Et, à Ornebois, une seule personne avait osée accomplir le rituel : Yvan d'Abillon. Gauvain allait-il jouer le jeu en se faisant passer pour un authentique serpent ? Après tout, c'était un bon entraînement, et pourrait l'aider à tenir plus longtemps dans l'esprit d'un de ces reptiles. Néanmoins, Yvan allait, peut-être, s'en rendre compte. Mais essayer ne coûtait rien après tout !
""Ont tendance à ne pas trop aimer les serpents" ? répéta-t-il dans un doux sifflement artificiel. "Les haïssent tous" seraient plus juste. Mais comme tout le monde, la faim nous fait prendre des risques."
En vérité, il pouvait très bien laisser se reptile se débrouiller avec la chasse. Mais Gauvain avait parfois du mal à s'arrêter... Et, seulement, avant même que le jeune imprégné n'ait fini de siffler, son interlocuteur semblait fixer quelque chose. Il regardait le muret, contre lequel le corps du jeune homme, caché dans l'herbe, attendait. Ses yeux étaient visibles, et le trahissaient. Mais s'il voulait continuer son petit jeu, il pouvait retourner son corps, parfois éprit de convulsions lorsqu'il bougeait. Alors, il se mit à gesticuler avec plus de panache.
"Merci, ajouta-t-il, mais je saurais me débrouiller seul. Reposez-moi s'il vous plait."
§Retourne dans ton corps jeune homme, laisse ce pauvre animal digérer son repas tranquillement.§
Le jeune de Rosset était donc démasqué... Après tout, c'était peu probable que cela finisse autrement : n'était pas professeur à Ornebois qui voulaient. Alors, il pouvait toujours nier. Mais s'il avait vu juste quant à l'identité de cet homme, il risquait de s'attirer les foudres d'un professeur redouté pour sa dureté par tous les élèves alchimistes de l'école. Non, mieux valait faire tomber le voile directement.
"Loin de moi l'idée de vous duper. Navré, précisa le jeune homme avant de se mettre à fixer son propre corps."
Et, pendant quelques secondes, il se dévisagea lui-même, finissant par retomber lentement au sol.

La seconde suivante, il rouvrit les yeux, prenant une profonde inspiration, à côté du muret, dans l'herbe. Lentement, il se releva. Il ne se brusquait jamais après ce genre d'expérience. Après tout, ce ne pouvait que lui faire du bien, de prendre, encore pour quelques secondes, son temps. A quelques pas, un homme tenant un serpent, l'observait. C'était bien Yvan d'Abillon. Il l'avait déjà vu à certaines occasions.
"Je ne voulais pas importuner cette créature, déclara le jeune homme après s'être rapproché de quelques pas. Je comptais simplement m'exercer un peu. Voilà tout."
Ne connaissant pas cet homme, Gauvain ne savait pas vraiment à quoi s'attendre de sa part. Mais une personne faisant preuve d'autant de discernement avec les serpents ne pouvaient être foncièrement mauvaise après tout.
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MessageSujet: Re: La bonté fait sortir les serpents de terre   La bonté fait sortir les serpents de terre EmptyLun 30 Mar - 20:59

Les propos du serpent me firent réfléchir, à la fois sur le coup et par la suite. C’était somme toute relativement réaliste comme point de vue, et il pouvait comprendre la rancœur qui pouvait habiter le petit animal. S’il avait été un simple animal. Ce que beaucoup avaient tendance à oublier, c’était que les animaux pensent différemment de nous autres humains, du moins ceux n’ayant pas accès à une forme quelconque d’intelligence. Cette réponse claire et précise murmurée par l’animal, surtout un animal aussi jeune était saugrenue, et particulièrement implicite d’une possession par un humain. Les mots sortant de la bouche d’un serpent sont, contrairement à ce qu’on pourrait espérer, assez rustiques et très peu diversifiés.

Avec mon langage et différents reptiles, j’avais un peu expérimenté et m’étais très rapidement rendu compte que le peu que je pouvais retirer des serpents traditionnels était quelques impressions, des pulsions fugaces et quelques mots détachés de toute phrase ou contexte. Cela changeait légèrement lorsque l’on étudiait des reptiles magiques, puisque la magie souvent leur donnait une intelligence plus développée que leurs cousins moldus. Et malgré sa présence en ce lui, ce petit serpenteau n’était pas du tout magique, et donc n’aurait donc pu s’exprimer avec autant d’éloquence.

Sa réaction, lorsque je découvris le corps du jeune homme gesticulant dans l’herbe, fut suffisante pour confirmer mon idée initiale, et très rapidement Gauvain s’excusa et quitta le corps du petit serpenteau, que je plaçai dans une des poches chaudes de ma veste. Ce n’était peut-être pas aussi efficace que le soleil, mais ça lui permettrait de se réchauffer le temps que je finisse cette conversation et que je le relâche à l’extérieur de l’école.

Le jeune élève fut quand même assez intelligent et conscient de ses limitations pour ne pas brusquer son corps et prendre son temps pour se réhabituer habiter sa propre peau. Je le laissai faire patiemment, n’étant jamais amené à punir de bonnes habitudes et des gestes responsables.

Il s’excusa à nouveau une fois après avoir récupéré, mais je balayai ça d’un petit geste de la main désinvolte.

« Ce n’est pas grave, j’ai simplement dit ça pour que tu quittes l’esprit de l’animal. Je pense que tu as pu constater qu’ils fonctionnent de manière bien différente à la nôtre, bien plus… basique, et simplement agir à leur place et penser tel que nous le faisons peut surcharger leurs fonctions vitales et les tuer à la longue. Ils ne sont pas faits pour abriter un esprit humain. Tout comme ton corps n’est pas fait non plus pour vivre sans esprit pendant un laps de temps trop important. Les durées ne sont juste pas les mêmes et souvent en défaveur de l’animal. »

Je glissai ma main dans ma poche et caressai la tête du serpent qui me mordilla les doigts, ses petites dents m’entaillant la peau et faisant perler quelques gouttes de sang. Je contins un juron et plaçai le doigt attaqué dans ma bouche, utilisant ma salive pour laver et commencer à cicatriser la petite plaie. C’était un inconvénient d’avoir les sens surdéveloppés. La douleur était elle-même amplifiée. Après, avoir subi la morsure du feudeymon faisait que j’étais très très résistant à la douleur. Rien n’était pire que cette horrible expérience.

« Sinon, c’est manière assez intelligente de t’entraîner au maniement de tes pouvoirs, tant que tu les contrôles et qu’ils ne te contrôlent pas. Tu devrais aussi essayer de t’inspirer de la manière de penser des serpents que tu habites. A part quelques rares cas, ce ne sont que des animaux sans vraiment d’intelligence, donc l’éloquence est une qualité qu’ils ne possèdent pas, sous quelque forme qu’elle soit. »

Je souris légèrement, une expression que peu d’élèves ont vue sur mes lèvres.

« Il serait aussi intéressant de protéger ton corps lors de ton entraînement. D’après ce que j’ai vu, le sol est inégal ici et un moindre faux mouvement peut entraîner une blessure. Ce serait dommage pour toi. »

Je me tus après ça, lui laissant le temps de comprendre mes conseils et de trouver une réponse si l’un d’eux ne lui plaisait pas ou le dérangeait. A lui de voir ce qu’il me répondrait.
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MessageSujet: Re: La bonté fait sortir les serpents de terre   La bonté fait sortir les serpents de terre EmptyMar 31 Mar - 20:28

Mais, voyant le professeur d'Abillon balancer un petit geste de la main par dessus l'épaule, Gauvain crut qu'une flammèche allait s'en échapper, et recula alors d'un pas. Ridicule, voilà comment le jeune De Rosset qualifia sa réaction. Après tout, les ardents n'étaient pas capables de ce genre de choses, et en avoir irrationnellement peur était contre tous ses principes. Ardent ou pas, il se tiendrait en face de lui, sans peur ni crainte. Après tout, son père disait toujours de Gauvain qu'il manquait de courage, alors voilà ! Seulement, là, c'était peut être bien de la témérité plus qu'autre chose...
« Ce n’est pas grave, j’ai simplement dit ça pour que tu quittes l’esprit de l’animal. Je pense que tu as pu constater qu’ils fonctionnent de manière bien différente à la nôtre, bien plus… basique, et simplement agir à leur place et penser tel que nous le faisons peut surcharger leurs fonctions vitales et les tuer à la longue. Ils ne sont pas faits pour abriter un esprit humain. Tout comme ton corps n’est pas fait non plus pour vivre sans esprit pendant un laps de temps trop important. Les durées ne sont juste pas les mêmes et souvent en défaveur de l’animal. »
Gauvain, les yeux dans le vide, réfléchissait. Lui qui, bien contre son gré, tuait ces animaux, souffrait beaucoup du mal qu'il leur faisait. Alors, avec le temps, il avait bien apprit à s'immiscer dans leur tête avec plus de finesse, mais les dégâts restaient considérables. Mais Yvan avait-il une solution au moins ? Pendu aux lèvres de son interlocuteur, Gauvain en attendait plus.
« Sinon, c’est manière assez intelligente de t’entraîner au maniement de tes pouvoirs, tant que tu les contrôles et qu’ils ne te contrôlent pas. Tu devrais aussi essayer de t’inspirer de la manière de penser des serpents que tu habites. A part quelques rares cas, ce ne sont que des animaux sans vraiment d’intelligence, donc l’éloquence est une qualité qu’ils ne possèdent pas, sous quelque forme qu’elle soit. »
Donc, selon lui, le jeune imprégné devait penser comme eux, pour ne pas les blesser ? Repousser ses pensées compliquées d'humains, et se contenter d'instinct, de base, de vie. Voir le temps comme une suite de plaisir simple, de besoins simples, et de repos? Emballé par l'idée, le jeune homme arbora un large sourire. Il devait mieux les comprendre, et se libérer des attaches de la vie humaine, pour ne faire qu'un avec eux. Et il avait un ardent en face de lui pour l'aider ! Que demander de plus !
Relevant les yeux, Gauvain tomba avec surprise sur un sourire, accroché sur le visage du professeur. Il n'avait donc pas fait erreur sur le professeur : quelqu'un d'aussi complaisant avec les serpents ne pouvaient être foncièrement mauvais.
« Il serait aussi intéressant de protéger ton corps lors de ton entraînement. D’après ce que j’ai vu, le sol est inégal ici et un moindre faux mouvement peut entraîner une blessure. Ce serait dommage pour toi. »
Attentionné même ! Gauvain n'en revenait pas. Il était loin de voir cet homme ainsi. Jetant un coup d’œil vers le muret où il était assis tout à l'heure, il remarqua la présence de quelques pierres qui auraient pu le blesser alors que son corps rampait.
Yvan d'Abillon était, depuis on bon moment, la seule personne a avoir été gentille et bienveillante avec le jeune de Rosset, ce qui après l'avoir surpris, lui fit chaud au cœur.
"Dans ce cas, reprit-il, je vous en pris, parlez-moi d'eux. Je peux ressentir leur peur, leur joie, leur rage, mais leur fonctionnement profond m'a toujours été étranger. Quand je m'y abandonne, leurs sensations m'envahissent sans que je ne puisse poser des mots dessus, et analyser quoi que ce soit. Mais je veux pouvoir comprendre plus que de simplement ressentir. Et pour ça, pouvoir converser avec eux, ne serait-ce que sommairement, me serait d'un grand aide."
Puis, il conclut en inclinant légèrement la tête, marque de sa gratitude s'il acceptait.
Voilà, la pierre était jetée. Gauvain n'était pas du genre à prendre les gens de haut, et n'avait pas de mal à demander de l'aide, bien que sont père eusse prit cela pour une marque de faiblesse s'il avait été là. Gauvain se fichait de cet avis, et voulait apprendre, ne serait-ce que pour protéger ces reptiles qu'il affectionnait tant de lui-même. Mais, trop souvent, les gens le repoussaient du revers de la main. Seulement, là, Gauvain avait bon espoir.
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MessageSujet: Re: La bonté fait sortir les serpents de terre   La bonté fait sortir les serpents de terre EmptyVen 1 Mai - 16:50

Apparemment, au vu des expressions animant le visage du jeune Gauvain, les conseils d’Yvan étaient appréciés. C’était toujours agréable de voir que l’on n’enseignait pas à des murs. Oh, Yvan était sûr que le jeune de Rosset ne comprenait pas parfaitement ce qu’il avait voulu dire, mais c’était là toute la fougue de la jeunesse. Il s’imaginait des choses et était parti à pleine vitesse dessus, sans penser à autre chose.

Le souci, c’est qu’il demandait de l’aide ensuite, comme s’il s’imaginait qu’Yvan était la référence absolue sur les serpents. Il ne l’était pas. Pour être honnête, il ne discutait pas très souvent avec les serpents qui manquent un peu d’intelligence, donc tous les serpents qui intéressaient Gauvain. Il était plus intéressé par les animaux magiques à qui il pouvait demander des ingrédients pour éviter de les brusquer. Ceux-là, même si moins intelligents que les humains, l’étaient tout de même assez pour tenir une petite conversation.

« Et c’est là que tu fais une erreur jeune homme. Il n’y a pas de fonctionnement profond. Ce sont des animaux, poussés par leurs instincts, faim, peur, survie, reproduction, et puis c’est tout. Il n’y a rien d’autre à comprendre. Et puis comme je te l’ai dit, un serpent moldu n’a aucune capacité de conversation comme tu l’entends. C’est très primitif, basé sur les besoins direct du serpent. »

Yvan regarda Gauvain avant de soupirer, un petit sourire aux lèvres.

« Si tu souhaites avoir quelque chose de plus intéressant, il faudra aller voir vers les serpents magiques. Le seul qui me vient à l’esprit pour l’instant est le runespoor, un serpent à trois têtes des forêts d’Afrique. Relativement inoffensif en plus donc ça irait. Et avec un peu de chance, tu pourrais même peut être discuter avec les autres têtes. »

Il rigola un petit peu à ses propres mots, pas du tout sûr que ce soit même possible. Mais bon, ça motiverait peut être un peu le jeune homme à s’améliorer, et ça ne pourrait pas lui faire de mal dans tous les cas.

Spoiler:
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