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 + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.

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MessageSujet: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptyVen 7 Nov - 22:18

Isarn de Boischenel

Il avait été à la peine, c'était bien raison qu'il fût à l'honneur
NOM DE FAMILLE: de Boischenel. Il appartient à l'une des deux grandes familles vassales des de Sistrière, seigneurs de Toulouse. PRÉNOM(S): Isarn, il porte le prénom du père de son grand-père. Il s'en contente et ne se verrait pas en porter un autre, mais envie parfois le prénom de son aîné Albéric, qui évoque pour lui la force du guerrier, la gloire et la légende des siècles à venir. ÂGE: Vingt-quatre ans, il est le second fils de la famille de Boischenel. Cependant, d'étranges rumeurs, entendues depuis sa naissance, tendant à faire de lui le fils aîné, le seul fils du seigneur de Bruniquel. Une chose est sûre, il est né après Albéric et avant Météra. LIEU DE NAISSANCE: Château des Boischenel, sur les terres de Bruniquel, dans la région de Toulouse.  Depuis que les de Sistrière sont les seigneurs de Toulouse, les de Boischenel les ont toujours soutenus et ont reçu le domaine de Bruniquel à administrer. Depuis, les de Boischenel vivent et meurent sur ces terres. CLASSE SOCIALE: De part le lien de vassalité qui lie les de Boischenel à la famille de Sistrière, seigneurs des terres de Toulouse, la famille d'Isarn vit dans une certaine opulence. Ils ne manquent de rien à leur table et le château est en excellent état, ainsi que les terres qu'ils administrent. Le domaine est prospère et Isarn espère bien qu'il échoira à son frère aîné Albéric. ASCENDANCE: De sang pur, depuis toujours et à jamais. Il ne dénigre pas pour autant les autres, mais place tout de même la pureté du sang au-delà de tout autre chose. SITUATION MARITALE: Fiancé à Eudoxie de Chassenay, même si vendu est un terme plus juste. Les joies de la politique. Il refuse totalement ce mariage et ferait n'importe quoi pour l'éviter. La pauvre petite chose qu'on lui offre en pâture ne l'intéresse pas, pas plus que les autres filles qu'il croise, de quelques naissances qu'elles soient. DEMEURE: Demeure d'Arthur, il suit les traces de son frère Albéric et son meilleur ami Léandre. Cependant, malgré les bruits de couloirs, les rumeurs qui veulent le placer à la tête du domaine de Bruniquel, il n'a pas cette ambition et préfère laisser l'administration des terres à Albéric. S'il est déterminé à ne pas prendre la succession de son père, il est tout aussi déterminé sur d'autres questions, et c'est sans doute ce qui lui vaut sa place chez les fils d'Arthur. Néanmoins, son goût pour l'étude, et son amour des belles choses pourraient tout aussi bien l'envoyer dans la demeure de Lancelot. BAGUETTE: Vingt-sept centimètres, un peu petite pour une baguette du sud, mais il s'en moque bien. Elle est faite en bois d'épicéa, une essence qui appelle un sorcier audacieux et qui assure entre la baguette et son possesseur une loyauté sans faille. Son coeur est en plume de caladre, ce qui convient parfaitement à l'homme du sud qu'il est et qui permet une certaine puissance lors des sorts de guérison. PATRONUS: Un corbeau, oiseau de mauvaise augure par excellence, mais également oiseau de guerre, et  armée d'Owain mab Urien, neveu d'Arthur Pendragon. EPOUVANTARD: Voir mourir Albéric, Léandre et Météra, de la pire façon possible. La façon change régulièrement, mais revient souvent cette scène terrible où ils sont égorgés vivants sous ses yeux. PARTICULARITÉ SPÉCIALE: Aucune. Météra est la seule a être dotée d'une capacité magique.
Le miroir de Viviane
(1) Il est le second fils de Bérard et  Eudoxie de Boischenel, le frère cadet d'Albéric de Boischenel, héritier du domaine de Bruniquel, et frère aîné de Météra de Boischenel. Certaines mauvaises langues le dise héritier légitime de son père en avançant comme preuve la nuit de noces de ses parents au cours de laquelle Richard de Sistrière a exercé son droit de cuissage sur la jeune épousée. (2) L'année de ses 5 ans, ses parents l'ont promis à  l'une des deux filles de la famille de Chassenay, Eudoxie. Sur le moment, il ne s'est pas préoccupé de savoir quelle influence cela aurait sur sa vie, et il enviait Albéric, récemment promis à l'héritière des Nouhes. Jusqu'à maintenant, il avait oublié cet engagement et ne s'inquiétait pas du fait de n'avoir pas de fiancée, s'étant mis à courir après Marguerite, Éléonore, Sancie et Béatrice, ou quelque soit le nom des filles qu'il a pu trousser. (3) Il y a quelques années, son père lui a rafraîchi la mémoire et a officiellement annoncé les fiançailles d'Isarn de Boischenel avec Eudoxie de Chassenay. C'est à cette occasion qu'il a pu rencontrer véritablement sa future épouse, une insignifiante brune dont le souvenir s'efface très rapidement après chaque rencontre. Il n'aime pas cette fille, son air de petite prude, de petite idiote. Fort heureusement, cette animosité a l'air réciproque. (4) Ce mariage a venir est sans doute le plus grand malheur d'Isarn. En effet, il a réalisé à l'âge de vingt ans qu'il était amoureux de sa jeune soeur Météra, et même s'il ne peut l'épouser, il fera tout pour que ni lui ni elle n'épouse personne d'autre. Quitte à tuer pour cela. On parlait de maladie pour le premier fiancé de Météra, non ? (5) Il partage avec Météra, Albéric et Léandre une relation fusionnelle, allant même jusqu'à considérer Léandre, le pupille de son père, comme un véritable frère. Mais le lien qui l'unit à Météra est particulier, de même que celui qui le lie à Léandre. Avec Météra, outre le fait qu'il soit amoureux d'elle, il y a cette sorte d'alchimie, cet étrange sentiment de bien-être, de plénitude. Il souffre de son absence et n'est jamais plus heureux qu'en sa présence. Et puis cette odeur, l'odeur du froid, du vent du nord qui souffle et vous givre le nez, s'accroche à vos cheveux, mêlée à l'odeur subtile et entêtante de la rose. Cette odeur qui le poursuit même dans ses rêves. (6) La relation qu'il a avec Léandre est particulière. Le jeune homme n'est pas son frère, mais Isarn s'est laissé allé avec lui et il ne va nul part sans le pupille de son père. Isarn pourrait donner sa vie pour Léandre, et il sait qu'il peut compter sur son presque-frère pour faire de même. Mais quelques fois, les idées, les suggestions ou l'opinion de Léandre le mettent mal à l'aise, comme si ce dernier cherchait à le hisser à la place d'héritier du domaine, une place dont Isarn ne voudrait pour rien au monde.
Sous la cape de Merlin
QUELLE IMPORTANCE ACCORDEZ-VOUS A L'ASCENDANCES DES SORCIERS, AU STATUT DU SANG ? Comme beaucoup de membres de beaucoup de familles de sang-pur, Isarn accorde une certaine importance au statut du sang. Il aurait préféré que son père ne choisisse pas une sang-pur comme fiancée pour lui, car alors il aurait pu prétexter l'impureté du sang de sa future épouse pour échapper à l'alliance. Mais Bérard aurait eu tôt fait de trouver une remplaçante, pure cette fois. Néanmoins, Isarn ne dénigre pas les sangs-mêlés, et n'a que peu de considération pour les moldus. Il n'est même pas certain d'en avoir déjà croisé tant ils sont rares.

QUE PENSEZ-VOUS DES MOLDUS, DE LA CHASSE AUX SORCIÈRES ? LES CRAIGNEZ-VOUS ?
Bien qu'il s'agisse d'une réalité, qu'il sache qu'une chasse est en cours sur l'ensemble des comtés, Isarn se sent relativement à l'abri derrière les murs d'Ornebois. Car c'est aussi l'une des raisons d'exister de l'école : offrir un refuge à la jeune génération de sorciers. Pourtant, il n'est pas à l'aise avec l'idée qu'on laisse impunément des moldus massacrer des sorciers, même s'il s'agit de né-moldus et que tout le monde ou presque les méprise. Il est, de manière générale, mal à l'aise avec l'idée qu'on puisse massacrer des êtres humains. Il n'est pas fait pour la guerre, on s'en doute.

AVIEZ-VOUS DÉJÀ ENTENDU PARLER DU CERCLE DE PRYTWEN ? QU'EN PENSEZ-VOUS ? Il était présent lors de la fameuse attaque d'Ornebois par ce groupe de sorciers; car qui d'autres que des sorciers auraient pu pénétrer dans l'enceinte magique de l'imposante école ? Il était présent, et il n'oubliera pas de sitôt la panique, l'odeur de sang, et la mort engendrés par les sorts lancés contre les étudiants. Quoi qu'ils veuillent, Isarn n'est pas prêt à leur pardonner le saccage de l'école, la violation de la terre sacrée qui est pour lui une seconde demeure. En fait, il se préoccupe peu de leurs revendications, seuls comptent pour lui les moyens mis en oeuvre, et la violence telle qu'ils l'exercent ne semble pas être la juste manière de mener leur croisade contre les moldus.

QUE PENSEZ-VOUS D'HONORENSE DE TREVEC ? REMPLIE-T-ELLE BIEN SON RÔLE DE DIRECTRICE ? Paradoxe vivant, Isarn est de ceux qui n'acceptent de croire qu'à condition de voir, ceci ne valant pas pour les dieux, évidemment. Les dieux sont les dieux. Concernant Honorense de Trevec, il aurait aimé la voir terrasser ce dragon, le fléau des Flandres. Les récits qu'on a fait de ce terrible duel ne lui suffisent pas, ne le satisfont pas. Il n'apporte donc pas crédit à cette histoire et préfère se baser sur les actes présents de la directrice de l'école. Et malgré son absentéisme récurrent, elle reste une femme sur qui l'école et les élèves peuvent se reposer, et c'est tout ce qui compte pour Isarn.  

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MessageSujet: Re: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptyVen 7 Nov - 22:37

Le mal-amour

i'm yours, and you're mine, until the day i die.


(Château de Bruniquel, hiver 1131) Il courait, s’essoufflait et riait, riait aux éclats. Il riait comme le petit garçon qu'il était, insouciant et heureux de son existence. Ses jambes le portaient, l'emmenaient où il le désirait. Devant ses yeux, deux petites filles identiques, habillées des mêmes robes pourpre, s'agitaient, couraient, appelaient son nom. Isarn, Isarn, attrape moi ! Il ne savait s'il s'agissait d'Eudoxie ou d'Hermine. Il n'avait jamais réussi à distinguer les jumelles, et elles s'amusaient toujours de ses erreurs, en jouaient même parfois. Le petit garçon se vexait, boudait quelques instants puis revenait jouer avec elles, après qu'Eudoxie - à moins qu'il ne s'agisse d'Hermine - ne soit venue le prier un peu. Isarn ne boudait jamais trop longtemps, il était bien trop heureux de trouver des compagnes de jeu pour rester fâché. Depuis quelques mois, son frère aîné, Albéric, ne daignait plus lui courir après, refusait tout jeu. Il jouait les seigneurs, les chevaliers de la garde, parodiait son père, Bérard de Boischenel. Depuis la naissance de Météra, en fait. Si Isarn avait louché sur la nouveau-née avec un air curieux, Albéric avait tout de suite pris une attitude protectrice, possessive, avec leur petite sœur. Pour la défense de son frère, Isarn voulait bien admettre que la petite Météra, avec ses boucles dorées et ses yeux bleus, était un bébé magnifique. Peut-être le plus beau bébé qu'il ai jamais vu. Le seul, aussi. Pour l'heure, il ne pensait pas vraiment à elle, puisqu'elle n'était pas encore en âge de jouer avec lui. Il préférait se concentrer sur Eudoxie et Hermine, qui continuaient de l'appeler, de courir en tout sens. Soudain, il perdît de vue l'une des deux petites filles. Impossible de savoir où elle se cachait, et sa sœur lui criait toujours de l'attraper. Il se lança à sa poursuite et éclata de rire quand elle trébucha, avant de parvenir à se rattraper et reprendre sa course. Puis, alors qu'il longeait la forge, ouverte sur la cour intérieure du château, il se sentit quitter le sol, et s'étala de tout son long dans la boue glaciale. On était en hiver, et malgré l'habituelle chaleur du sud, il avait plu et neigé, suffisamment pour transformer en boue la terre qui recouvrait  partiellement les pavés de la cour. Dépité, Isarn se redressa, alors qu'un rire résonnait. Il se tourna et s'assit, en appui sur ses coudes, et découvrit la sœur manquante, visiblement l'auteure du croche-pied qui l'avait envoyé voler. Il se remit debout, prêt à sauter sur la petite crapule et lui infliger une correction, lorsque son précepteur apparut. Grand, terne, parlant mal l'oc, Thibaut de Joinville leur avait été envoyé depuis la lointaine Flandre pour enseigner les bases de la sorcellerie aux enfants de la famille de Boischenel, à défaut d'être professeur à Ornebois. Isarn ne l'appréciait pas beaucoup, car le jeune homme n'avalait pas son échec et le faisait payer à Albéric et Isarn. Isarn ! Venez ici. Vous aussi, Eudoxie. Le seigneur Bérard désire vous parler. Il jeta un regard mauvais à Hermine et rejoignit Thibaut, qui ne se priva pas de le réprimander pour sa tenue. Le petit garçon ne tenta même pas de se défendre, sachant pertinemment qu'il ne recevrait rien d'autre qu'une gifle de la part de Joinville. Courbant la tête, il se mordit les lèvres et lança un coup d'oeil à Eudoxie, qui semblait mortifiée. Il lui donna un coup de coude et lui adressa une grimace horrible lorsqu'elle tourna la tête, ce qui eut pour effet de la faire rire. Thibaut lui administra une taloche derrière la tête et Isarn ploya a nouveau l'échine, se jurant de se venger du précepteur. Thibaut les conduisit jusqu'à la salle du conseil, où se tenait les seigneurs de Boischenel et de Chassenay, ainsi que leurs épouses et quelques conseilleurs qu'Isarn ne connaissait pas. Lui et Eudoxie s'inclinèrent devant leurs parents et attendirent qu'on leur explique la raison de leur présence. Bérard se leva et vint poser une main épaisse sur l'épaule de son fils. Isarn, mon fils, vous épouserez la fille du seigneur de Chassenay, Eudoxie, dès sa sortie d'Ornebois. Vous ne serez vous-même pas encore prêt à quitter ces lieux, mais elle viendra vivre ici après le mariage, en attendant que vous puissiez la rejoindre. La nouvelle glissa sur Isarn comme de l'eau sur un rocher. Il ne s'en réjouit pas, mais ne se mit pas en colère. Il enviait un peu Albéric, qu'on avait récemment fiancé à l'héritière des de Nouhes, car cela faisait de son frère un homme, mais il avait pour l'instant d'autres préoccupations. Comme de savoir combien de temps encore il allait devoir étudier la vie de ses ancêtres, savoir dans combien de temps Météra pourra jouer avec lui. Il tourna la tête vers Eudoxie et observa son visage. Elle ne semblait pas plus joyeuse ou triste que lui, comme si elle avait l'air ailleurs, loin d'ici, loin de Bruniquel.

(Château de Bruniquel, Beltaine, 1140) Il marche à grandes enjambées dans les couloirs du château. Le fourreau de son épée tape furieusement contre son mollet, au rythme de ses pas. Il n'a que quatorze ans, mais il possède déjà ses propres armes, et il est particulièrement fier de sa lame, baptisée Ogme, du nom du dieu de la magie guerrière. Malgré ses armes, il n'a pas la stature d'un guerrier. Il ne ressemble pas encore à Albéric, Albéric et ses épaules larges, Albéric et son habilité au combat, Albéric, qui est entrer quelques lunes plus tôt à Ornebois, la lointaine école du Nord. Albéric, au visage dur, intraitable, encadrés des cheveux bruns qu'on ne voient sur personne d'autre que lui dans leur famille. Albéric, son frère aîné, et son exact opposé. Isarn est aussi faible qu'Albéric est fort, aussi  peu sûr de lui qu'Albéric s'affirme dans sa position d'héritier du domaine de Bruniquel. Perdu dans les boucles blondes du garçon, le visage d'Isarn voit encore s'attarder les dernières traces de l'enfance. Il entre lentement dans la vie d'homme. Pour l'heure, il est encore jeune. Jeune, et en colère. Les poings serrés, les sourcils froncés, il se dirige vers la salle de conseil, où il sait qu'il trouvera son père, entouré de ses hommes de confiance. Parvenu devant l'entrée de la salle, il marque une pause et prend une grande inspiration, réajustant sa tenue. Puis, posant les mains sur la double-porte, il l'ouvre d'une grande poussée et pénètre dans la grande pièce. Il lève un instant les yeux, détaillant les hauts murs de pierre rose, les bannières, ornées de l'emblème des Boischenel et des autres maisons vassales des Sistrière. Autour de l'imposante table de bois, une dizaine d'hommes sont rassemblés autour de Bérard de Boischenel. A leur ceinture, leur épée, au pommeau et à la garde sculptés, les rendant facilement identifiables. Tous des seigneurs de sang-pur, servant Richard, comte de Toulouse, à l'instar des Boischenel. Lorsque le regard de Bérard se pose sur son fils, Isarn bombe le torse. Face à ces seigneurs aguerris, il ne veut pas démériter et passer pour un avorton, un fils cadet mal assuré et de moindre envergure. Il est un Boischenel, l'une des familles les plus importantes de la région, avec les Sistrière et les Vallois. Père ! Sa voix porte, résonne contre les murs roses. Il ne s'attendait pas à un tel écho. Appuyé sur la table, Bérard lève un sourcil, étonné de la présence de son plus jeune fils dans la pièce. D'ordinaire, Isarn ne se préoccupe pas des affaires du domaine, il est même curieux qu'il connaisse l'emplacement de la salle du conseil de Bruniquel. Fils ? Dans la voix de son père, Isarn ne manque pas de percevoir l'ironie, comme s'il se moquait de lui, avant même d'avoir écouté sa plainte. Le garçon ne se dégonfle pas, et fait un pas vers son père, vers les conseillers qui le fixent, le jaugent, lui, le plus-tout-à-fait-enfant, le pas-encore-homme. Il déteste cette sensation, qui le fait sentir tellement inférieur, tellement misérable. Il serre les dents un instant, ravalant sa rage et résistant à l'envie d'envoyer paître tous ces hommes qui se moquent de lui, qui ne voyent qu'un substitut d'Albéric, un remplaçant au cas où il arriverait quelque chose à l'héritier. Mais ils sont aussi les premiers à colporter cette immonde rumeur, celle avec laquelle les deux garçons ont grandis. Père, j'apprends ce matin que vous me mariez à l'héritière des Chassenay ? Les épaules de son père s'affaissèrent et d'un signe de main, il ordonna à ses conseillers de quitter la salle. Les poings serrés, Isarn fixa son père, ignorant ostensiblement les hommes qui le dépassait et les laissait seuls. Il feignit également de ne pas entendre les sobriquets insultants proférés à voix basse, pour que lui seul les entendent, et serra un peu plus les poings. Un jour ou l'autre, ces hommes payeront pour s'être moqué de lui. Pour l'heure, les portes se refermaient et il se retrouvait seul avec son père. Mon garçon, auriez-vous perdu la raison ? Cet engagement est pris depuis bientôt dix années. Vous le saviez, Isarn. Le ton de reproche de Bérard laissa son fils de marbre. On avait pris, dans son dos, et dans son jeune âge, un engagement qu'il devrait tenir, malgré qu'il désapprouve. En tant que fils de seigneur, il ne se voilait pas la face : il savait que son mariage serait politique, ou ne serait pas. Mais il entendait choisir lui-même l'épousée, et montrer à son père qu'il était capable de voir au-delà de son propre intérêt, capable de faire des alliances pour protéger Bruniquel et garantir la pérennité du domaine. Des choses qu'Albéric faisait déjà à merveille, qu'on applaudissait chaudement, tout en se demandant quand le jeune fils serait capable de faire de même. Et voilà. Il y était. C'était son moment, l'instant où lui aussi serait applaudi, encensé pour son esprit politique, et on lui ôtait. Il arrivait dix ans trop tard. Ai-je donné mon consentement ? Ai-je au moins rencontré la fille ? Bérard secoua la tête, surpris par le ton hargneux de son fils et par son manque de mémoire. Vous aviez tout juste cinq ans quand le seigneur de Chassenay et moi-même avons conclu cette alliance ! Bien sûr que vous n'avez pas donné votre consentement ! Sa fille était également présente, ainsi que sa sœur. Nous ne les avons simplement pas revu depuis cette année. Isarn tressaillit lorsqu'il entendit parler des sœurs jumelles. Il se souvenait des petites filles brunes qui le tourmentait dans la boue de la cour du château. Ainsi, il épousait l'une des deux. Quant à savoir laquelle... Il serait même capable de se tromper de chambre ! Serrant les dents, il resta silencieux, montrant sa désapprobation. Il entendait qu'on prenne en compte son avis. Une alliance avec les vassaux des Landore, comtes d'Aquitaine, ne lui semblait pas la meilleure chose à faire. Et si la fille était laide, ou boiteuse, ou stupide... Le voyant sans réponse, Bérard s'approcha de son fils et posa une main à la poigne ferme sur son épaule. Isarn, vous n'êtes pas l'héritier du domaine. Votre mariage, bien qu'important, ne compte pas autant que celui de votre frère Albéric, et celui de votre soeur Météra comptera encore moins que le vôtre, puisqu'elle a encore moins de chance que vous d'hériter de Bruniquel. Néanmoins, j'ai besoin de savoir que je pourrais compter sur vous pour protéger notre Provence bien-aimée, et la famille du comte Richard. En tant qu'héritière de son père, Eudoxie de Chassenay sera à la tête du domaine familiale après la mort du seigneur de Chassenay. Et en tant que son époux, vous administrerez le domaine avec elle. Ou sans elle, si vous préférez la reléguer au rôle qui lui échoira de toutes façons : vous donner un héritier mâle. Dites moi que je peux compter sur votre loyauté, mon fils. Fermant les yeux, il vit que le raisonnement de son père était, comme attendu, meilleur que le sien. Malgré une stabilité politique rassurante et un roi de France retranché dans le Nord, on n'était jamais à l'abri de le voir pris d'un subit appétit guerrier. Et qui pourrait prédire où il désirerait étendre son ombre couronnée ? Pourquoi pas jusqu'en Provence. Un pied en Aquitaine, grâce à son mariage avec Eudoxie de Chassenay, l'autre en Gascogne par le mariage d'Albéric avec Clothilde de Nouhes, voilà qui assurait une barrière solide contre le roi capétien. Isarn rouvrit les yeux et planta son regard dans celui de son père. Il hocha la tête, vaincu. Entendu, père. Eudoxie de Chassenay, et l'Aquitaine.

(Domaine de Bruniquel, été 1146) Il se mit debout sur sa selle, dans un équilibre précaire et entièrement soumis à son cheval, ses rênes dans une main et l'autre au-dessus de ses yeux pour les protéger du soleil. Devant lui s'étendait à perte de vue les terres du domaine de Bruniquel, collines recouvertes d'oliviers et de champs de lavande. Sa chère Provence. Que vois-tu, mon frère ? Baissant la tête, il regarda la cavalière qui l'accompagnait, sagement assise sur sa selle. Sa sœur Météra. Toute en blondeur et en douceur, dans sa robe de soie bleu pâle, elle posait sur lui son regard de glace. Belle, belle à mourir. Une beauté qui lui échappait, à laquelle il n'avait pas le droit de goûter. Avec un soupir, il se remit en selle, glissa ses pieds dans les étriers et tendit sa main libre à Météra. Seulement l'héritage d'Albéric, mon âme. Rien d'autre. Gracieuse, la jeune fille de quinze ans prit entre ses doigts gantés la main de son frère, et la pressa tendrement. Elle savait qu'il souffrait terriblement depuis l'annonce de son mariage avec l'héritière des Chassenay, une puissante maison d'Aquitaine, six années plus tôt, et cherchait par tous les moyens à lui faire oublier son infortune. Isarn lui en était infiniment reconnaissant et saisissait la moindre occasion pour se trouver seul avec Météra. Il était toujours aussi proche de son frère Albéric et de son meilleur ami Léandre, mais seule sa petite sœur était capable de le transformer en agneau, de l'apaiser. Voyons jusqu'où s'étendent les terres d'Albéric le bien-né ! Et sans lui laisser le temps de répondre, elle lâcha sa main et lança son cheval au galop, lui faisant dévaler la colline sur laquelle ils se trouvaient. Sans réfléchir, Isarn mit sa monture au galop et suivit sa sœur à travers l'oliveraie qui s'étendait de toutes parts. Il n'avait pas pris la même rangée que la jeune fille et la voyait par intermittence, sa chevelure pâle et sa robe flottant au vent, son rire carillonnant à ses oreilles. Elle tournait la tête vers lui, criait son prénom, riait, et cravachait son cheval pour le faire redoubler de vitesse. Il riait aussi, heureux d'être ici, heureux de chevaucher avec Météra, heureux d'oublier qu'il serait bientôt à une autre. Il voyait se profiler la fin de l'oliveraie et appela le prénom de sa sœur. Elle ne répondit pas, et il talonna sa monture pour tenter de la rattraper. Finalement, il quitta le champ d'oliviers pour déboucher dans un champ de lavande. L'air embaumait, une odeur puissante, qui lui monta immédiatement à la tête malgré qu'il y soit habitué depuis des années. Et partout, le violet tendre des fleurs. Mais pas de Météra. Étonné il se dressa sur ses étriers pour prendre de la hauteur, cherchant des yeux sa petite sœur. Il se rassit et lança son cheval au trot, dans l'espoir d'apercevoir Météra. Où es-tu, mon âme ? Il s'amusait de l'appeler ainsi, lui qui croyait fermement en ses dieux de guerre, de fertilité et de fécondité, lui qui célébrait les fêtes rituelles comme tous les autres. Il avait emprunté ce surnom à un moine, croisé sur la route du retour d'Ornebois, qui avait tenté de le convertir à sa religion. Lorsqu'il lui avait expliqué le concept de l'âme humaine, l'image de Météra s'était imposée à l'esprit d'Isarn. Météra, qui restait introuvable malgré ses appels répétés. Météra ! Météraaaaa ! Elle n'apparaissait pas, se taisait. La panique glaça le sang d'Isarn dans ses veines, et une sueur froide lui coula dans le dos. S'il perdait Météra, il perdait tout... Il était incapable de vivre sans sa sœur. La simple idée de serrer contre lui le corps froid de son aimée le rendait presque mort. Pris de terreur, il se mit à galoper et revient cent fois sur ses pas, appelant de toutes ses forces le prénom de sa petite sœur. Il ne riait plus, et il était déjà froid, à l'intérieur. Il arrêta son cheval  et se dressa une dernière fois sur ses étriers, scruta le champ de lavande. Météra ! Mon âme, reviens-moi... Il s'affaissa sur sa selle et passa une main sur son visage. Les larmes lui piquaient les yeux. Comment cela avait-il pu se produire ? Comment avait-il pu la perdre de vue, la perdre tout court ? Que dirait-il à son père ? Oserait-il seulement rentrer à Bruniquel, seul, sans le rire de Météra à ses oreilles ? Jamais. Jamais il ne pourrait retourner au château, vivre dans ces lieux où elle était née, où elle avait vécu. Il lui faudrait vivre en reclus, en exilé, hanté par l'image de la douceur incarnée, par ses yeux et par son rire. Vaincu, il rabattit sur son crâne la capuche de sa cape, malgré le soleil de plomb, et rassembla ses rênes pour faire faire demi-tour à son cheval. Mais il se sentit basculé, vida des étriers et tomba au sol, sans savoir comment. Son cheval, surpris par la chute de son cavalier, fit un écart, révélant une silhouette sombre, à contre-jour du soleil. Es-tu chrétien, mon frère, pour m'appeler ainsi ton âme ? Le rire de Météra. La moquerie dans sa voix. Isarn s'appuie sur ses coudes, la regarde. Et, lorsqu'elle lui tend la main pour l'aider à se relever, l'attrape violemment et la fait chuter à ses côtés. Elle rit aux éclats, tandis qu'il la serre dans ses bras. Il la serre à l'en étouffer, mais c'est proportionnel à la peur qu'elle lui a fait. Je ne suis pas chrétien, mon âme, mais je confesse mon amour pour toi. Ne disparais plus jamais de la sorte, mon aîmée... Tremblant, il saisit le visage de Météra et l'embrasse, violemment, passionnément. Il goûte ces lèvres, goûte son rire, passe dans sa chevelure une main avide et tendre. Comme il voudrait que cet instant ne fut pas seulement fugace. Mais il doit déjà la relâcher, s'il veut espérer se maîtriser. Un sourire amer et triste se dessine sur ses lèvres, et il pose son front contre celui de Météra. Pardonne-moi cette folie petite sœur, mais j'ai eu tellement peur de te perdre. Elle lève une main et caresse son visage, délicate, son beau visage éclairé par un sourire enfantin. Tu ne me perdras jamais, Isarn, je serais éternellement à toi. A toi, à Albéric, à Léandre et à notre père. Un pincement douloureux au cœur lui fit fermer les yeux, et il resserra son étreinte autour du corps frêle de sa petite soeur, son aimée. Bien sûr, elle ne lui appartiendrait jamais. Elle ne serait jamais pour lui seul, elle serait toujours un instrument entre les mains de son père, la petite préférée de ses frères. La seule femme en ce monde qu'il lui était interdit de désirer, il l'aimait d'un feu dévorant, qui lui consumait le cœur, brûlait sa vie toute entière.

(Ornebois, automne 1150) Six années avaient passées depuis son entrée à Ornebois, et l'école était devenue une seconde demeure. Un toit hospitalier, au même titre que Bruniquel. Peut-être même plus hospitalier. Dans le château familiale pesait la pression de son mariage prochain avec Eudoxie de Chassenay. Ici, à Ornebois, il parvenait à se sortir ce funeste événement de l'esprit, en profitant de la présence de Météra, d'Albéric et de Léandre. Il parvenait même à ne pas croiser sa fiancée, grâce aux nombreux couloirs de l'école. Il avait moins de chance avec Hermine, la sœur jumelle d'Eudoxie, car elle était amie avec Météra. Il devait donc passer un peu de temps avec cette vipère insidieuse, qui lui volait son temps avec son adorée. Néanmoins, Isarn pouvait faire abstraction de sa présence, suffisamment pour ne pas vouloir la changer en rat au moindre mot qu'elle prononçait. Il chassa de son esprit l'image d'Hermine et serra la main de Météra, accrochée à son bras. Dis-moi, petite sœur, te plais-tu ici ? Entends-tu, comme moi, le chant de la liberté ? La jeune fille - à dix-neuf ans, presque une femme maintenant - leva une main pour cacher sa bouche, tout en éclatant d'un rire cristallin. De l'enfance, elle avait gardé cette habitude de rire plutôt que de parler, un rire qui enchantait à chaque fois Isarn. Un son délicieux, et douloureux à la fois, car il lui rappelait à chaque fois que jamais il ne saurait être plus proche de Météra qu'en cet instant. Elle était sa sœur, mais aussi la femme qui hantait ses nuits, habitait ses jours, le mettait au supplice par un simple sourire. Et il ne pouvait pas la toucher. Ce baiser, quatre années auparavant, revenait encore régulièrement s'imposer à son souvenir, et il grimaçait lorsqu'il y repensait. Habituée à être cajolée par ses frères et Léandre, Météra n'avait pas relever, n'avait pas soupçonné l'élan amoureux et désespéré de son geste. Il avait souffert mille mort en croyant l'avoir perdue, et n'avait pu se retenir. Plus jamais il n'avait goûté au baiser de Météra, et tous les jours il se maudissait de s'être laissé prendre à ce piège. Je ne saurais m'y sentir à mon aise si tu n'étais pas là, avec Albéric et Léandre. Quant au chant de la liberté... Il me semble que tu en seras bientôt privé, mon amorós. Il sourit en entendant leur langue maternelle dans la bouche de Météra. Il avait craint qu'elle ne s'en détache en arrivant à Ornebois, mais un an après son arrivée en Armorique, elle restait toujours fidèle à l'occitan. Ho sé, la meva ànima, que em fa infeliç. No vull que ella, la de Chassenay. Il disait vrai. Il ne voulait pas de cette fille qu'on lui offrait, qu'on lui servait. Il savait qu'il s'agissait d'une alliance politique, de la même façon que le mariage d'Albéric avec la Gascogne en était un, et celui de Météra avec l'héritier de l'important comté de Flandre également. Il ferma les yeux un instant, revit avec une satisfaction malsaine l'instant où le premier fiancé de sa sœur avait expiré dans ses bras. Il était de petite envergure, héritier d'un domaine moins important que celui des Boischenel, Isarn n'avait alors eu aucun scrupule à le supprimer, espérant qu'on retarderait le choix d'un nouveau prétendant. Il avait même poussé l'audace jusqu'à se présenter devant elle encore couvert du sang du mort. Mais apparemment, son acte désespéré, inconnu de tous, n'avait fait que pousser Météra dans les bras d'un homme aux terres plus étendues encore : Rowan de Soissons. Il s'en serait frappé la tête contre les murs, le soir où Bérard avait annoncé la nouvelle. Il avait serré le poing, caché sous la table, et avait dû attendre d'être retiré dans sa chambre pour laisser éclater sa colère. Que fallait-il faire pour qu'aucun autre homme ne puisse jamais poser la main sur la douce Météra ? Fallait-il tous les passer par le fil de l'épée ? Les empoisonner ? Combien de meurtres, avant que ne s'étende sur sa sœur l'ombre menaçante d'une malédiction, qui la condamnerait à voir périr ses promis, mais le laisserait tranquille, certain de la savoir à jamais pure, inviolée. Dans sa folie, il se verrait bien l'enfermer, son aimée, la soustraire au monde et aux mains avides des hommes. Mais cela était impossible. Impossible, car d'ici deux années, lui-même serait enchaîné à une femme qu'il ne désirait pas, qu'il haïssait comme il n'avait jamais haïs personne. Et d'ici là, il serait probablement trop tard pour Météra. Regarde qui voilà, mon frère. Elle s'accrocha un peu plus à son bras, tout en pointant de son menton délicat une silhouette qui s'approchait. Il suivit son regard et serra le poing en reconnaissant l'ombre chétive d'Eudoxie. La femme à qui il était fiancé depuis presque vingt ans. Leurs pères trépignaient presque d'impatience, tant ils attendaient cette union. No miris, Météra, és potser una aparició, després de tot. Il ne se souciait pas de savoir si elle l'avait entendu, si elle avait compris qu'il l'avait appelée fantôme. Météra eu un petit sourire mitigé, oscillant entre la moquerie et l'excuse. Il resserra son emprise sur la main de sa sœur, se pencha même pour embrasser sa tempe et ignorant ostensiblement la présence d'Eudoxie dans le couloir. L'existence même de cette fille était une aberration. Elle n'avait rien d'une fille de noble et passait son temps enfermée dans la bibliothèque de l'école. Il aimait passer du temps à apprendre, mais il semblait que cela confinait à l'obsession pour Eudoxie. A mesure qu'ils se rapprochaient d'elle, et qu'elle se rapprochait d'eux, Isarn se fit plus hautain, toisant sa fiancée, à peine plus grande que sa soeur. Il les dominait toutes deux d'une tête, de toutes façons. Rie n'était plus facile que de se montrer protecteur envers Météra, et méprisant avec Eudoxie. Quelques pas de plus, et elle se trouva devant eux. Il avait cru un instant qu'elle les éviterait, comme elle avait coutume de faire, mais au lieu de cela, elle se planta devant lui, les lèvres pincées, un éclat froid dans le regard. Si estic en una aparició, el que ets, Senyor Isarn ? Un pobre boig enamorat de la dona a la qual no ha de mirar ? De rage, il serra violemment les dents, et se mordit la langue. Il jetta rapidement un regard à Météra, suppliant les dieux qu'elle n'ai pas relevé l'allusion peu discrète d'Eudoxie. Mais sa sœur restait impassible, fixant la Chassenay comme si elle était une jeune femme comme une autre, et pas la sombre idiote qui venait de le traiter de fou, d'amoureux de l'interdit. Il découvrait par la même occasion que sa promise parlait elle aussi l'occitan, avec un accent différent du leur, malgré tout. Au moins, les discutions seraient animées, entre enfants du sud. Pinçant les lèvres, il parvint à rester calme en apparence, et préférant s'incliner devant Eudoxie, après avoir lâché le bras de Météra, qui l'imita. Ma dame, j'ignorais que vous parliez l'oc aussi parfaitement. Tout en s'inclinant à son tour, la garce d'Aquitaine adressa un sourire charmeur à Météra, et il s'empressa de saisir la main de sa sœur. Qui savait se qu'il se cachait véritablement derrière ce masque impassible ? Je le parle depuis l'enfance, mon seigneur. Cependant, je goûte fort peu les plaisanteries méchantes, elles gâchent tant notre belle langue, ne trouvez-vous pas ? Il ravala sa colère. Elle l'énervait volontairement, et se plaindrait ensuite de n'être pas aimée de lui. Il haïssait tout particulièrement les gens comme elle, qui tendaient le bâton pour se faire battre, et venait pleurer misère après coup. Tout en Eudoxie le repoussait, il ne parvenait pas à lui trouver une once de charme. Elle était certes intelligente, mais du genre d'intelligence qui ne servait à rien, à part à devenir préceptrice; et par la même, vieille fille, puisqu'aucun homme n'avait voulu de vous. En effet, je ne peux être que de votre avis. Si vous voulez bien nous excuser, ma dame. Il s'inclina une dernière fois devant elle, sans lâcher la main de Météra, qui semblait avoir suivi l'échange avec curiosité. Seigneur Isarn, dame Météra. Eudoxie fit une courte révérence, puis les contourna et repris sa route. Aussitôt, Isarn attira Météra contre lui et passa ses bras autour des épaules de sa sœur. Il enfouit le nez dans la chevelure blonde, tremblant de rage. Eudoxie de Chassenay venait de l'humilier devant Météra, devant la seule personne qui comptait vraiment, Léandre mis à part. Elle en payerait le prix, le moment venu. Accrochée à son manteau, Météra se laissait faire de bonne grâce, et il l'en remerciait intérieurement pour cela. Entends-tu, mon frère ? Je crois que c'était le chant de ta liberté envolée...
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MessageSujet: Re: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptyVen 7 Nov - 22:42

reBienevenue à la maison + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 1413471502
Tu sais tout, c'est bon de te revoir + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 2162350996
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MessageSujet: Re: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptyVen 7 Nov - 22:45

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MessageSujet: Re: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptyVen 7 Nov - 22:51

OWH MES ENFANTS + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 2274892466 J'suis tellement heureuse de vous revoir aussi + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 267393714
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MessageSujet: Re: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptySam 8 Nov - 0:47

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Bon puisque Amara semble avoir la flemme je vais m'occuper de toi What a Face J'éditerais le message Arrow
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MessageSujet: Re: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptySam 8 Nov - 0:48

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MessageSujet: Re: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptySam 8 Nov - 0:52

Elvann et amour de ma vie, évitez les messages à lit, ça va m'inciter à faire des choses pas très très catholiques + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 422642326
Elv', t'inquiètes, j'suis sûre qu'Ama' soigne son cerveau à trou + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 2917107680
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MessageSujet: Re: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptySam 8 Nov - 0:58

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MessageSujet: Re: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptySam 8 Nov - 1:00

Catholique ? On s'en fout, on n'est pas moldu ! + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 2911882099
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MessageSujet: Re: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptySam 8 Nov - 1:03

/me arrive par derrière et fait un gros câlin à Amachou pour la débouder.
T'as pas un cerveau à trou, c'est juste qu'il est tard et que t'es fatiguée + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 267393714

Mété'... me pousse pas à la faute hein, t'es supposée rester pure pour Léandre + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 29547231
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MessageSujet: Re: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptySam 8 Nov - 1:23

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Elvann de Broerec
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MessageSujet: Re: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptySam 8 Nov - 1:25

+ 1 Mété Laughing

Mon fiancé ne c'est pas encore inscrit, je suis libre + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 3115614917 + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 3115614917 + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 3115614917
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(bravo à moi qui écrit un message sans envoyer le message What a Face) Bon comme on a oublié de faire la fiche de validation, je vais te valider comme ça, de toute façon tu connais la démarche + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 2162350996
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MessageSujet: Re: + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent.   + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. EmptySam 8 Nov - 1:34

NAN MAIS N'ENCOURAGE PAS METERA, ELVANN + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 2569957385 + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 1821273224 Pff, t'es pourrie, voilà + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 2291242001

Ouais, t'inquiètes, je connais la maison + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 3115614917 + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 472675915
Merci pour tout, vieille peau + nos âmes s'effleurent, s'embrasent et se meurent. 205180397
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