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 Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages

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Aliénor de Soissons
L'ingéniosité du renard
Aliénor de Soissons

Parchemins : 220
Pseudo : Moon Child (Adèle)
Avatar : Holliday Grainger
Disponibilité : 5/7
Amortentia : Un subtil mélange des effluves salées du vent qui balaye la mer, du parfum d'un jardin en fleurs et de l'odeur entêtante de la cire d'abeille.


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MessageSujet: Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages   Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages EmptyMer 21 Jan - 18:44

Aliénor de Soissons

La liberté d'aimer n'est pas moins sacrée que la liberté de penser.
NOM DE FAMILLE: La belle Aliénor appartient à la noble et illustre dynastie  de Soissons, réputée à travers le Royaume pour sa bonté, sa douceur et son sens de la justice. C'est son inébranlable pacifisme qui a assuré la pérennité à cette très ancienne famille, bien que les plus médisants voient là une preuve de couardise. PRÉNOMS: La demoiselle porte le doux nom d'Aliénor qui signifie "compassion" et qui se transmet symboliquement dans la famille de Soissons depuis des siècles. Pour parfaire ses lettres de noblesse, elle porte les noms de Diane, déesse romaine affiliée à la lumière et au monde sauvage et d'Olympe, le mont sacré des Dieux grecs. ÂGE: Seconde enfant et première fille du noble Seigneur de Flandres, Aliénor est âgée de tout juste vingt-quatre ans, l'âge de tout les doutes, de toutes les peurs et de toutes les angoisses qui viennent sournoisement tourmenter les âmes des êtres sensibles. LIEU DE NAISSANCE: Comme la tradition l'exige, Aliénor poussa son tout premier cri au château de Flandres, demeure ancestrale de la noble famille de Soissons, à l'aube du solstice d'été de l'an 1126. CLASSE SOCIALE: En tant que fille du seigneur de Flandres, la belle jeune femme appartient à la Haute noblesse et possède fortune et privilèges. Elle portera le titre de Dame de Flandres jusqu'au jour de son mariage, ou elle prendra alors le nom et le titre de son époux. ASCENDANCE: Comme toute de Soissons qui se respecte, Aliénor est bien évidement une sang pure. Ce statut de sang offre de nombreux privilèges auquel la jolie blonde n'est guère indifférente. SITUATION MARITALE: Aliénor est fiancée au fils du Seigneur d'Aquitaine, Obéron de Landore. Bien qu'elle n'ait rien à reprocher à son soupirant, la jeune femme  ne se réjouit guère de cette union arrangée par son père, ses pensées étant dirigées vers un autre. DEMEURE: C'est avec fierté qu'Aliènor porte les couleurs ardentes de la demeure de Morgane. La jeune et jolie sorcière incarne d'ailleurs à la perfection les valeurs prônées par sa maison: l'ambition, le courage, la justesse, la loyauté et la détermination. BAGUETTE: Taillée dans un élégant bois d'orme, la baguette de la jolie blonde contient un cœur extrêmement rare et particulièrement convoité dans le monde magique: un cheveu de dryade. Cette baguette d’exception mesure vingt-six centimètres. Souple et légère, elle est idéale pour les sortilèges et enchantements. PATRONUS: Le patronus de la belle Aliénor prend la forme d'un magnifique renard polaire, symbole d'intelligence et d'ingéniosité mais aussi de noblesse en raison de sa fourrure immaculée. De toute évidence, cet animal  sied à merveille à la jeune sorcière. EPOUVANTARD: L'épouventard d'Aliénor prend la forme des membres de sa famille lui tournant le dos. Cette épouventard représente cette peur viscérale qu'a Aliénor d'être rejetée par sa famille et pour laquelle elle est prête à abandonner sa propre liberté. PARTICULARITÉ SPÉCIALE: Les méandres de l'esprit ont toujours fasciné Aliénor et c'est avec une farouche détermination qu'elle a entreprit de devenir legillimens. Sa technique manque encore de précision mais la jeune femme est désormais capable d'extraire des pensées et des souvenirs d'un sujet suffisamment proche d'elle.
Le miroir de Viviane
Il serait bien imprudent de se laisser berner par la frimousse angélique de la belle Aliénor. Bien que la jeune femme  dispose d'une nature indubitablement bonne, elle peut également se montrer très entêtée. Lorsque la sorcière  a un objectif, elle n'en démord pas et se donne tout les moyens pour arriver à ses fins. En revanche, bien qu'elle soit légèrement orgueilleuse la jolie blonde n'est nullement égocentrique: elle rejette toute forme de manipulation et refuse de nuire à autrui pour servir ses intérêts. Aliénor place l'honneur au dessus de tout et elle ne souffrirait pas d'entacher sa réputation ou celle de sa famille.

Aliénor est ce que l'on appelle une jeune femme accomplie qui a cultivé de multiples talents au fil des ans. Elle dispose d'un esprit vif et d'une tête bien remplie ce qui fait d'elle une des meilleures élèves d'Ornebois. Particulièrement fière de ses prouesses, la belle cueille volontiers les éloges de ses camarades et professeurs. Mais Aliénor aspire à s'élever toujours davantage pour devenir une des meilleures sorcières de son temps et voir peut être son nom figurer dans les livres d'Histoire.

Féminine, la belle Aliénor excelle dans tout les domaines typiquement féminins comme le chant, la musique, la danse, la bienséance et le tissage. Elle possède une voix des plus exquises et une excellente maîtrise du clavecin, son instrument de prédilection. Ces multiples talents ne cessent d'ailleurs d’impressionner ses professeurs à Ornebois. Le chant "Au Pré de la Rose" est de loin son préféré: c'est d'ailleurs sa mère qui le lui a enseigné lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant.

Cavalière émérite et archère de talent, la fille aînée de la famille de Soissons s'évertue également  à exceller dans des domaines décrétés pourtant comme masculins. C'est d'ailleurs son frère aîné, Théodore qui lui a enseigné l'équitation et le tir à l'arc lorsqu'ils étaient enfants. Cependant Aliénor refuse d'allier ses talents au profil de la chasse qu'elle considère comme une pratique des plus barbare, au grand dam de son frère et de sa soeur cadette, Léonor, tout deux fervents chasseurs.

La jeune Aliénor est très proche de son frère aîné avec lequel elle n'a qu'un an de différence. Théodore et Aliénor entretiennent une relation très fusionnelle,  en dépit de leurs caractères parfois si dissemblables.  Il n'est d'ailleurs pas rare qu'on les prenne pour des jumeaux tant la ressemblance et la complicité entre les deux aînés de la famille de Soissons sont frappantes. Aliénor ne pourrait trouver un allié plus loyal et protecteur que Théodore, qui protège sa sœur depuis son premier souffle.

Lectrice avertie depuis sa petite enfance, Aliénor passe des heures innombrables à la bibliothèque, un livre en main pour s'évader vers d'autres horizons. Elle possède une forte inclinaison pour les romans de preux chevaleries et de formidables épopées et rêve de faire de grands voyages comme c'est héros préférés. Par ses nombreuses lectures, Aliénor a un vocabulaire très riche et un imaginaire très développé. Ainsi la jeune sorcière ne voyage jamais sans emporter ses plus précieux ouvrages avec elle, au détriment de ses autres effets personnels.

Sa plus grande crainte et de décevoir sa famille. Aliénor est très attachées aux valeurs familiales et ne supporte pas l'idée d'être rejetée par les siens. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle bride son désir de liberté et de s'affranchir des normes en vigueur. Bien qu'elle rêve de grands voyages, Aliénor préfère mettre ses rêves de côté pour éviter un conflit avec ceux qui lui sont les plus chers. Ainsi, la sorcière met tout en oeuvre pour être la fierté de sa famille, le genre d'enfant dont l'on se vante pendant les banquets pour faire pâlir ses convives d'envie.
Sous la cape de Merlin
QUELLE IMPORTANCE ACCORDEZ-VOUS A L'ASCENDANCES DES SORCIERS, AU STATUT DU SANG ?
A mes yeux, être de sang pur n'est en aucun cas un gage de supériorité. Je m'attache davantage aux valeurs humaines, qui sont pour moi les fondements de l'individu. Je suis cependant consciente que ma positon m'astreint à certaines exigences qu'il me vaut mieux respecter. En tant que Dame de Flandres, j'ai reçu une éducation irréprochable qui m'a appris le respect des traditions. Ainsi, je considère mon sang pur comme un héritage familial et une marque de noblesse que je ne saurais en aucun souillé par un mariage avec un impur. De plus, de nombreux privilèges auxquels je ne suis pas insensible sont inhérents à ce statut sanguin, et je dois avouer que je m'en passerais difficilement.

QUE PENSEZ-VOUS DES MOLDUS, DE LA CHASSE AUX SORCIÈRES ? LES CRAIGNEZ-VOUS ?
Il faudrait être bien sotte pour ne pas craindre la chasse aux sorcière instaurée par les moldus! La chasse aux sorcières se fait de plus en plus virulente par ces temps toubles et je regrette amèrement l'époque ou nos deux peuples vivaient en harmonie. Mais cette époque est bel et bien révolue maintenant que les moldus se sont trouvé un nouveau dieu qui nous persécute. Quel dieu est-ce donc pour commanditer le massacre d'une communauté aussi vaste que la notre? Je suis terrifiée à l'idée de périr sur le bûcher, ou de voir mes proches subir un sort semblable. Néanmoins cette menace me semble si lointaine qu'elle en est presque irréelle. J'ai l'inexplicable conviction que les moldus ne franchiront jamais les portes d'Ornebois et les hautes murailles du château de Flandres.

AVIEZ-VOUS DÉJÀ ENTENDU PARLER DU CERCLE DE PRYTWEN ? QU'EN PENSEZ-VOUS ?
Les attentats commis au nom du Cercle de Prywten portent la marque d'une haine sanguinaire des plus malsaines et des plus destructrices. Je suis scandalisée par tant de violence et ne cautionne en aucun cas les actes sanguinaires commis par les membre de ce Cercle qui se dissimulent derrière masques pour semer la terreur et la désolation. Je suis profondément choquée de voir les déviances de cette haine malsaine contre les moldus qui mènent à la mort et à la destruction. J'ose espérer que les membres du Cercle de Prytwen seront identifiés, jugés et sévèrement punis pour leurs horribles crimes. Au nom des innocents assassinés par leurs  abominables fidèles, je réclame justice.

QUE PENSEZ-VOUS D'HONORENSE DE TREVEC ? REMPLIE-T-ELLE BIEN SON RÔLE DE DIRECTRICE ?
En tant que fille du Seigneur de Soissons, je suis tout particullièrement attachée à la personne d'Honorense de Trevec, qui a su terrasser le Noir des Hébrides qui sévissait dans notre belle Flandres bien avant ma naissance. Honorense est à mes yeux une femme admirable, forte et courageuse qui mérite indéniablement le respect. Elle est tout ce que je rêverais d'être un jour si j'en avais vraiment la force: une aventurière, une héroïne. Si il est vrai que son manque de diplomatie dans ses fonctions de directrice lui a causé du tord par le passé, je ne voudrais la voir remplacée à la tête d'Ornebois pour rien au monde. Elle est un modèle pour tout sorcier et toute sorcière qui se respecte.

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Aliénor de Soissons
L'ingéniosité du renard
Aliénor de Soissons

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MessageSujet: Re: Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages   Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages EmptyMer 21 Jan - 18:44

Once Upon A Dream

Gold of sunshine in her hair, lips that shame the red red rose




An 1131.
Le vent glacé de l’hiver a amené des nuages d’orage sur les terres de Flandres, et bientôt, une pluie torrentielle s’abattit sur le château du Seigneur de Soissons. Son petit visage collé à la vitre froide, la jeune Aliénor de Soissons observe le parc grisâtre de ses yeux innocents et expulse un petit soupire. Dommage, avec toute cette pluie, on ne la laissera probablement se promener dans le parc aujourd’hui. Elle passe ses petits doigts dans ses boucles blondes, relevée en demi-queue par un ruban de satin rose. C’est Berthe, sa gouvernante qui l’a coiffée ainsi. Aliénor aime beaucoup cette coiffure, elle lui donne l’air d’un petit ange qu’elle a vu dans un de ses livres d’images. La petite fille souffla sur la vitre de toutes ses forces pour y faire apparaître un peu de buée. Du bout de son index elle dessina avec maladresse une petite fleur et contempla son "œuvre" avec fierté, avant d’éclater d’un rire sonore. Au dehors, un oiseau prit son envol et Aliénor le suivit du regard en tapant des mains, ravies. L’oiseau se posa sur une branche au loin, à l’abri de l’orage et Aliénor chercha un autre sujet de distraction, tandis que le vent mugissait contre la fenêtre de sa chambre. Sentant e froid gagner la pièce, la petite blonde s’enveloppa dans le rideau et s’écria d’un ton qui se voulait sévère, comme celui que Berthe adoptait quand elle voyait Aliénor rodant prés des petits gâteaux en cuisine: « Dis donc, le Vent ! Ce n’est pas gentil de taper ainsi contre la fenêtre ! » Le vent sembla se calmer quelque peu, et la demoiselle affichait une mine satisfaire lorsqu’une nouvelle bourrasque fit vibrer la vitre. La petite Aliénor posa ses mains sur ses hanches, mécontente, imitant tout à fait la gestuelle de sa gouvernante lorsqu’elle était en colère : « Ah, non ! Pas de caprice ! Ne faites pas l’enfant Monsieur le Vent. » Elle agita son index d’un air menaçant, mais rien n’y faisait, le vent mugissait toujours comme une âme tourmentée, sourd aux protestations de la petite fille. Vexée, Aliénor se laissa glisser du rebord de sa fenêtre et quitta sa chambre en bougonnant. Mais une fois qu’elle eut descendit les escaliers, elle avait déjà oublié sa discorde avec le vent. Une douce odeur de pâtisseries flottait dans les airs, et sa gourmandise s’éveilla bien qu’elle soit repue si peu de temps après le déjeune. La gourmandise est un vilain défaut, gronda Berthe dans sa tête. Mais la jeune Aliénor balaye bien vite cette manifestation de sa conscience et fit semblant d’oublier l’interdiction, comme les petites filles de son âge savent si bien le faire.

L’esprit tranquille, elle descendit aux cuisines pour admirer – et sûrement goûter- les nouveaux chefs d’œuvre de la cuisinière, Marguerite. La petite trépigne d’impatience et manque de se prendre les pieds dans sa robe. Aliénor soulève sa robe de soie rose pour descendre les escaliers plus vite. Ses joues se colorent de rose, et ses yeux brillent d’un éclat gourmand. Alors qu’elle descend l’escalier de service rejoignant les cuisines, elle tombe nez à nez avec Berthe. Oups. « Et bien mademoiselle Aliénor, il semblerait que vous ne soyez pas très obéissante. »  Affichant une mine déconfite, la petite ravale sa salive avec difficulté et bat des cils avec rapidité pour amadouer sa gouvernante. Elle n’est pas très habile, son mouvement n’est pas naturel et Berthe voit clair dans son jeu. « Inutile d’essayer de m’amadouer mademoiselle. » gronde Berthe, les mains sur les hanches. La petite baisse les yeux et regarde ses pieds avec une mine contrite. « Allez, suivez moi, nous allons rejoindre vos parents dans le petit salon. » ajoute la gouvernante en se radoucissant. Aliénor acquise et la suit, en fixant le chignon de sa gouvernante. Berthe a de drôle de cheveux roux, qui bouclent sur sa tête et qu’elle ramène toujours en chignon, ce qui n’empêche pas aux mèches folles de s’échapper à la moindre occasion. Aliénor en repère deux, et elle a presque envie de jouer avec. Elle se retient cependant, boudeuse, regrettant de ne pas avoir pu goûter aux délicieuses pâtisseries de Marguerite. Flûte, si ça se trouve elle avait fait des massepains, ses préférées. De mauvaise humeur,  elle traîne ses pieds sur le parquet parfaitement ciré. « Vos pieds, Aliénor. » la reprend Berthe, un brin amusée par le manège de la petite. « Si vous êtes sage je vous lirez une histoire ce soir. » ajoute la gouvernante pour que sa protégée se tienne tranquille jusqu’au souper. Visiblement Berthe c’est comment faire plaisir à la petite Aliénor. Le visage de l’enfant s’illumine aussitôt, et Aliénor en oublie bien vite les pâtisseries de Marguerite. Elle cesse de traîner des pieds, se tient droite et affiche une mine radieuse pour plaire à Berthe. A cinq ans, elle n’est pas encore capable de lire correctement bien qu’elle s’entraîne assidûment sur les gros livres qu’elle trouve dans l’immense bibliothèque son père pour se donner l’air d’une grande.  Mais elle préfère que Berthe lui lise des histoires : elle fait toujours des voix drôles en fonction des personnages. Elle rajoute même des détails pour la faire rire ou pour l’aider à s’identifier aux héroïnes. Bizarrement avec Berthe, toutes les jolies et gentilles princesses ont de longs cheveux blonds et bouclés, et de magnifiques yeux bleus qui font chavirer les cœurs des gentilshommes.

Berthe ouvre la porte du salon et s’incline devant le maître de la maison et sa femme et annonce Aliénor, avant de se retirer en silence Elle laisse entrer la petite fille, qui se précipite pour embrasser sa mère et son père. Tancrède, un imposant ouvrage en main, fronce les sourcils devant le manque de retenu de sa fille, il n’a jamais trop aimé les effusions sentimentales. Ses ancêtres dont les portraits sont accrochés aux murs semblent également désapprouver ce comportement et échangent des messes basses. Aliénor meurt d’envie de leur tirer la langue : elle n’aime pas ces hommes de peinture qui passent leur temps à lui donner des leçons. La femme du seigneur, Isolde accueille plus volontiers les embrassades de sa fille tout en caressant son ventre qui s’arrondit de jour en jour. Bientôt, elle va donner naissance à un quatrième enfant. Aliénor semble se délecter de l’arrivée d’un nouveau camarade de jeu, et demande à sa mère avec empressement : « Dis, maman, il arrive bientôt le bébé ? » Tancrède se racle la gorge devant tant de familiarité. A cinq ans, il serait temps qu’Aliénor délaisse cette appellation enfantine et adopte pour celle plus respectueuse de "Mère". Tancrède ne manquerait pas de le signaler à Berthe, craignant que la gouvernante ne soit trop laxiste avec sa fille aînée. « Encore quelques mois, ma chérie. » répondit patiemment Isolde malgré la fatigue occasionnée par sa grossese. « J’espère que ce sera une fille. » s’exclame l’enfant d’un air songeur. « J’ai déjà deux frères, un grand et un petit. J’aimerais bien une sœur. » Isolde caresse les cheveux de sa petite fille, le sourire aux lèvres. Elle ne parvient pas à réaliser que son Aliénor ait grandit aussi vite. Aliénor savoure ces marques de tendresse et babille de choses et d’autres avec sa mère, qui l’écoute gentiment en hochant la tête. « Je pourrais, la coiffer, l’habiller… Et nous jourions aux poupées ensemble ! Théodore n’a jamais voulu jouer aux poupées… Il préfère s’amuser avec une épée en bois ! Oh, maman, si j’ai une petite sœur je m’en occuperais si bien ! » continua Aliénor en tapant dans ses mains avec joie. Puis, voyant la mine réprobatrice de son père, elle se tait soudain pour ne pas s’attirer les foudres de son père. La petite se dirige tranquillement vers le tapis  d'orient prés du feu pour jouer avec Courage, le chien de chasse de la famille. L’animal répond volontiers aux cajoleries de sa petite maîtresse et lui lèche allégrement le visage, ce qui fait éclater la petite d’un rire cristallin. Mais la fatigue gagne bientôt l'enfant, qui frotte vigoureusement ses petits yeux ensommeillés. Le sourire aux lèvres, Aliénor se blottit contre le flan de l’animal et s’endort paisiblement chauffée par Courage et les flammes qui dansent dans la cheminée.

- ☾ -


An 1137.
Emmitouflé dans sa cape brodée aux armoiries familiales, Tancrède Soissons, Seigneur de Flandres, pénétra dans la boutique de Fabricants de Baguettes de Blois tenue par la noble famille de Sombralin, Seigneurs de Blois depuis des générations. C’était là que tous les sorciers du nord de la France venaient quérir le bien le plus précieux de tout sorcier lors de leur onzième année : leur baguette. Et aujourd’hui, le Seigneur de Soissons allait offrir  cet inestimable présent à sa fille aînée, qui avait fêté la veille son onzième anniversaire. Avec son assurance habituelle, Aliénor lui emboita le pas, suivie de son frère aîné qui fermait la marche. A leur entrée, le doux tintement d’une petite clochette résonna dans l’immense boutique. Bien qu’elle soit déjà venue l’année passée pour accompagner Théodore, la jeune fille ne put s’empêcher d’inspecter de son regard azuré chaque recoin de cet endroit si singulier. Plusieurs rangées d’étagères taillée dans de l’acajou se succédaient, dans une disposition semblable à celle d’une bibliothèque. Mais ce n’était pas des livres qui s’entassaient, mais probablement des milliers de boites contenant chacune une baguette unique en son genre. Et l’une d’entre elles lui étaient destinée.  « Bonjour Monseigneur de Soissons. Dame Aliénor, Seigneur Théodore. » C’était le Seigneur de Sombralin en personne. Il effectua une révérence, et les de Soissons l’imitèrent promptement, avec cependant plus d'obséquiosité dans leurs gestes.  « Je vous souhaite la bienvenue dans mon humble boutique. » Puis il posa ses yeux clairs sur la jeune Aliénor avant de déclarer avec un sourire poli et un ton avenant : « C’est donc au tour de la demoiselle de faire l’acquisition d’une baguette. » Il avait prononcé ce dernier mot avec chaleur, et l’on sentait qu’il aimait profondément son métier. « Votre père m’ayant prévenu de votre arrivée, j’ai pris la peine de sélectionner quelques-uns de nos plus beaux modèles. Mais rappelez-vous, Dame Aliénor, c’est la baguette qui choisi la sorcière. » La jeune fille acquiesça gravement, soucieuse d’être prise au sérieux par le fabriquant malgré son enthousiasme. Il lui tendit une première baguette en souriant : « Bois d’ébène, crin de licorne, 28 centimètres. Très flexible, idéale pour la métamorphose. » Aliénor fit tournoyer légèrement la baguette mais rien ne se produisit. Déçue de sa prestation, la jeune sorcière rendit cette première baguette au fabriquant. « Essayons-en une autre. Bois d’if, poil de chapalu, 28 centimètres. » La jeune fille effectua un mouvement identique, et cette fois et la pile de livres qui se trouvait sur le comptoir d’écrasa lamentablement sur le sol. Le fabriquant lui fit essayer une dizaine d’autres baguettes, sans succès.

Après tout ces essais infructueux, le Seigneur de Sombralin conseilla à la jeune fille de déambuler dans les rayons pour voir si son intuition l’attirerait vers un certain type de baguette. La belle Aliénor s’exécuta de bonne grâce, mais se lassa très vite en voyant que les boites ne lui parlaient pas davantage que les baguettes qu’elle venait d’essayer. Elle soupira. Si il fallait qu’elle essaye ne serait-ce que la moitié des baguettes de la boutique avant de trouver la sienne, ils y passeraient sûrement la journée. Aliénor se mordit nerveusement la lèvre: elle détestait attendre. Alors que son père et le maître des lieux discutaient du type de baguette qui pourrait convenir à la demoiselle, Aliénor observait les boites d’un œil distrait rangée par type de cœur dans les différentes étagères. « Crin d’abraxan, crin de licorne, plume de calabre, poil de chapalu, griffe de salamandre… » lit la jeune fille à haute voix. L’étagère étiquetée griffe de salamandre attira son attention par le peu de boîtes qu’elle contenait, mais Aliénor s’en détourna bien vite. Elle n’avait jamais été attirée par le feu, bien au contraire. Elle trouva alors un rayon ou ne reposait qu’une baguette, et baissa les yeux pour en lire l’étiquette jaunie par les âges. « Cheveu de dryade… » murmura t-elle. Son regard s’illumina tout à coup lorsque la glorieuse légende qui flottait autour de cette baguette lui revient en mémoire. On raconte que le cœur de cette baguette est identique à celui du bâton de Merlin et qu’elle procure une puissance et une sagesse à son possesseur. Déjà, la fille du Seigneur de Soissons s’imagine rentrer triomphante au Château de Flandres avec la baguette au cheveu de dryade. Elle sourit. Mais bientôt, l’image du prestige s’efface et Aliénor s’imagine toutes les possibilités qui s’offriraient à elle si elle possédait cette baguette. Elle pourrait s’en servir pour devenir une sorcière d’exception, pour exécuter ses sortilèges à la perfection et surtout pour faire le bien autour d’elle. Il était rare que l’attention d’Aliénor se porte sur autre chose que sur elle-même et pourtant, il lui semblait que la proximité de cette baguette la rendait plus sensible au bien être d’autrui. Un agréable frisson parcouru son échine tandis qu’elle ne quittait pas la boite des yeux, comme hypnotisée par le pouvoir sacré qu’elle contenait en son cœur. "La baguette ne fait pas le sorcier." L'aînée du Seigneur de Soissons avait entendu ce proverbe si souvent dans la bouche de Berthe, sa chère gouvernante qui se faisait un plaisir de débiter tout les curieux proverbes qu’elle connaissait. "La baguette ne fait pas le sorcier"… ces paroles semblaient pleines de sagesse et pourtant semblait à la jeune fille que seule la baguette au cheveu de dryade était à même de la mener vers les voies de l’excellence.

« Je veux essayer celle-ci ! » s’exclama soudain Aliénor en revenant dans l’allée avec la boite de la baguette au cheveu de dryade. Le Seigneur de Sombralin eut un sourire en coin. Nombre étaient ceux qui voulaient s’emparer de ce précieux trésor, et tous jusque là avaient échoué. « Dame Aliénor, vous permettez ? » demanda le Seigneur de Blois en tendant la main. La jolie blonde déposa la boite dans la main gantée du Seigneur, nullement intimidée. Le fabricant de baguette ouvrit la boite précautionneusement, comme si l’objet qu’elle contenait était fait du plus fragile des cristaux. Il en sortit une baguette qui était sans conteste, très élégante. « Bois d’orme, cheveu de driade, 26 centimètres. Souple, et idéale pour les enchantements. » annonça le Seigneur de Blois. Aliénor pris la baguette en bois d’orme entre ses doigts délicats et l’examina de plus près. Elle était souple, longue et agréable au toucher. La blonde sentait comme un frétillement sur sa peau pâle tandis qu’elle la manipulait ainsi, et elle eut la délicieuse intuition que c’était la bonne. Son père et Théodore ne la quittait pas des yeux. Le fabriquant de baguettes semblait vaguement amusé, habitué à ce que les sorciers les plus impétueux demandent à essayer cette prestigieuse baguette. Enfin, elle l’essaya en effectuant un petit moulinet gracieux avec son poignet. Aussitôt, une gerbe d’étincelles bleutées en jaillit, et des dizaines de papillons s’élevèrent dans les airs, pour finalement retomber en une pluie d’étoiles argentées. Emerveillée, Aliénor caressa la baguette avec douceur et la serra contre sa poitrine. Elle n’y croyait pas : l’exceptionnelle baguette au cheveu de dryade qui reposait dans la boutique des Sombralins depuis des siècles l’avait choisi, elle. Aux anges, la jeune sorcière leva ses yeux bleus charmeurs en direction du maître de lieux, bien décidée à en faire l’acquisition. Le Seigneur de Sombralin était visiblement sous le choc, réalisant à peine que cette toute jeune fille allait le destituer de son bien le plus précieux. Sous le regard inquisiteur du Seigneur de Flandres, le fabriquant de baguettes se remit cependant bien vite de ses émotions et céda  à contrecœur la baguette au cheveu de dryade à la jeune fille. Le Seigneur de Sombrallin avait probablement espéré que l’illustre baguette revienne à sa descendance, mais la baguette au cheveu de dryade en avait décidé autrement en choisissant la fille du Seigneur voisin. Tancrède de Soissons régla le prix de la baguette sans sourciller, puis murmura à l’oreille d’Aliénor d’un ton satisfait : « J’ai toujours su que vous étiez exceptionnelle, ma fille. »


- ☾ -


An 1144.
« Regarde Théodore, regarde ! » La jeune fille pointa son doigt fin vers les tours du château qui perçaient au-delà des cimes des arbres de Brocéliande, avant d’éclater d’un rire cristallin. Théodore, heureux de voir l’exaltation de sa sœur sourit malgré la fatigue. Le voyage en carrosse depuis la Flandres avait été long et fatiguant, mais il touchait fort heureusement à sa fin. Théodore étouffa un bâillement, tandis qu’Aliénor le dévisageait, souriante. Mais son état de félicité fut de courte durée : au fur et à mesure que la distance entre elle et l’école de sorcellerie s’amenuisait, l’appréhension de la jeune fille augmentait considérablement. Hermès, le sublime sacré de Birmanie d'Aliénor au pelage immaculé se frotta contre elle en ronronnant, comme si il avait senti le désarroi de sa maîtresse. « Dans quelle demeure penses-tu que je vais être envoyée ? » demanda Aliénor avec une fausse nonchalance. Cette question l'avait toujours taraudé, comme si la réponse était indispensable à son évolution. Et en dehors de la cape de Merlin, Théodore était le plus apte à lui répondre. Après tout, son frère aîné était de loin celui qui la connaissait le mieux au monde. « Bathilde est persuadée que Viviane me choisira au vue de mes talents artistiques. Mais je ne suis guère convaincue. » Théodore caressa son menton du bout des doigts et fit mine de réfléchir un moment, bien que la réponse se soit imposée à lui dés Aliénor ait formulé sa question. Il répondit d'une voix calme et posée, comme à son habitude, mais ses yeux bleus-verts pétillaient d'un éclat espiègle. « A mon humble avis, tu as davantage l’étoffe d’une Morgane. » Aliénor hocha la tête, satisfaite par cette réponse: au fond, c'était celle qu'elle voulait entendre. Elle avait toujours cherché à atteindre l’excellence et avait bien plus d’ambition et de détermination que la plupart des jeunes filles de son âge qui limitaient leurs aspirations à faire un beau mariage. De plus, la blonde ne manquait pas de courage et son cœur était des plus loyal. Oui, la belle Aliénor de Soissons était définitivement vouée à devenir une discipline de Morgane. Cette affirmation apaisa son esprit pendant quelques minutes, mais bien vite de nouveaux tourments vinrent agiter son âme. La jolie blonde était malgré elle de nature anxieuse, craignant sans arrêt de ne pas trouver sa place, ou pire, de décevoir sa famille. « Tu vas adorer Ornebois, Aliénor. » la rassura Théodore avec son habituelle tendresse fraternelle. Il prit les mains froides de sa sœur entre les siennes pour les réchauffer, puis ajouta avec malice: « Et Ornebois va t’adorer. » Théodore, comme toujours, avait visé juste. Un sourire satisfait se dessina sur les lèvres de la jolie blonde tandis que le carrosse s’arrêtait devant le Lac de Diane.

Le cocher ouvrit la porte du carrosse frappé aux armoiries de la famille de Soissons, et descendit le marchepied puis tendit une main galante en direction de la jeune fille pour l’aider à descendre. « Dame Aliénor. » Avec sa délicatesse habituelle la demoiselle accepta la main du cocher et posa son pied léger sur l’herbe tendre qui tapissait le sol de Brocéliande, les yeux émerveillés par la beauté des lieux. Le château d’Ornebois était un joyau architectural, posé dans un écrin de verdure luxuriante. Aux pieds de la jeune fille, les eaux limpides du lac de Diane s’étendaient à perte de vue. L'air était frais, mais bien plus doux que dans sa Flandres natale, et l'endroit dégageait une agréable sérénité, comme si aucun danger ne pouvait s’approcher des hautes murailles du château et que ses habitants étaient protégés par Merlin lui même. Aliénor s'imaginait déjà en train de déambuler dans les couloir sinueux, à la recherche des trésors cachés de ce splendide château. « Je t’avais bien dit que tu adorerais Ornebois, petite sœur. » Aliénor tourna ses magnifiques prunelles azurées ornées de longs cils en direction son ainé et répondit d’une voix mielleuse: « Il semblerait que comme toujours tu ais raison, mon cher frère. » Les deux blonds échangèrent un regard complice et Théodore, en galant homme, lui proposa son bras le temps d'une promenade. Pour familiariser sa cadette avec les lieux entendant le crépuscule, le jeune homme lui fit visiter les magnifiques jardins à la française qui bordaient les alentours d'Ornebois. De là, ils avaient une vue imprenable sur le château et le sorcier pu ainsi lui indiquer l’emplacement des différentes pièces du château, en mettant un point d’honneur sur celles qui étaient susceptibles d’attirer davantage l'attention de son Aliénor, comme la bibliothèque ou encore la salle de musique. « Quel dommage de devoir apprendre sur un autre instrument ! » soupira tristement Aliénor qui regrettait déjà le magnifique clavecin qu’elle avait du laissé à contrecœur en Flandres, un présent de son père pour célébrer son dixième anniversaire. « N’ayez ma crainte, ma sœur. J’ai ouïe dire que les instruments d’Ornebois étaient très performants. » La blonde n’était cependant pas très convaincue, peu habituée à devoir partager en dehors du cercle familial. Sentant une certaine réticence de la part de sa sœur, Théodore détourna subtilement son attention en pointant du doigt le donjon du château d’Ornebois. « C’est là ou les disciples d’Arthur et de Morgane résident. Avec un peu de chance, vous m’y rejoindrez dés ce soir. » Puis, voyant le soleil qui déclinait à l’horizon, Théodore posa sa main dans le dos de sa soeur et ajouta : « Hâtons nous, ma chère. Il est temps de rejoindre le jardin d’Antème. »

Le jardin d’Antème se trouvait sur les rives du Lac de Diane, à quelques mètres du château. Là, plusieurs rangées de bancs étaient disposées face à une immense estrade. Les disciples de Morgane et d’Arthur prirent place sur les bancs de droite, ceux de Viviane et Lancelot se placèrent à gauche, et les premières années qui n’étaient pas encore répartis se prirent les places du centre. Théodore murmura quelques mots d’encouragement à sa sœur avant de rejoindre ses camarades de la demeure d’Arthur. Lorsque tout le monde fut assis, Honorense de Trevec, directrice d’Ornebois fit son entrée sur la scène. Bien qu’Aliénor l’ait déjà rencontrée à plusieurs reprises, la sorcière lui parut tout aussi intimidante qu’au premier jour. La directrice commença un long discours d’accueil qu’Aliénor écouta d’une oreille distraire, trop impatiente de connaitre la demeure qui l’accueillerait pour les huit prochaines années. Lorsqu’Honorense acheva son discours, et la Cérémonie de Répartition tant attendue put enfin commencer. Les élèves défilèrent sur l’estrade par ordre alphabétique, rejoignant tantôt les bancs de gauche, tantôt ceux de droite. Aliénor ne retient guère les visages ou les noms qui défilaient sous ses yeux, attendant son tour avec une impatience qu'elle contenait avec peine. Il lui semblait que la cérémonie durait depuis des lustres, alors que seulement quelques minutes s'étaient écoulées depuis que la directrice avait ponctué son discours de bienvenue. « Aliénor de Soissons. » Lorsqu'elle entendit son nom, Aliénor rejoignit la directrice sur l’estrade, le cœur battant à toute allure. Elle ne laissa cependant rien paraître, comme à son habitude, bien que son cœur lui sembla prêt à exploser dans sa poitrine lorsqu’Honorense de Trevec posa la cape de Merlin sur ses épaules : d’une manière ou d’une autre, le choix de la cape déterminait son identité en révélant qui elle était réellement au fond d’elle-même. La simple idée que la cape connaisse les tréfonds de son âme angoissait également Aliénor, de peur que Merlin ne la juge indigne d’Ornebois. Au bout de quelques secondes qui lui semblèrent interminables, la cape prit les couleurs chatoyantes de la Demeure de Morgane et les craintes de la jeune fille s’envolèrent pour laisser place à une immense joie. Elle avait enfin trouvé sa place: la cape de Merlin lui avait révélé qui elle était vraiment au plus fond d'elle même. Les joues de la belle Aliénor rosirent de plaisir lorsque les élèves de sa nouvelle demeure l’applaudirent et elle descendit de l’estrade avec grâce pour retrouver son frère dans les rangs d’Arthur et de Morgane, le sourire aux lèvres. Théodore se pencha vers sa sœur pour déposer un tendre baiser sur sa joue rosie par l'émotion, puis lui chuchota à l'oreille: « Te voilà officiellement élève d’Ornebois, ma chère. Maintenant tu dois t’en faire aimer. » L’œil pétillant de malice, la jeune fille se pencha à son tour vers son frère, et lui répondit sur un ton des plus désinvolte : « Non. Je dois m’en faire adorer.  »


- ☾ -


An 1148.
Assise tranquillement dans un coin de la salle de tissage d’Ornebois, Aliénor observait ses camarades avec minutie, laissant son ouvrage au soin de ses mains habiles qui connaissaient parfaitement leur travail sans que la jeune femme eu besoin de se concentrer outre-mesure. La demoiselle avait appris à tisser à l’âge de sept ans et elle était désormais si douée dans cette discipline qu’elle pouvait faire ses points en regardant à peine le tissu. Ses travaux d’aiguilles étaient d’une finesse incomparable et attiraient l’émerveillement de tous, à la grande joie d’Aliénor qui goûtait toujours volontiers aux compliments. Son père la sermonnait parfois sur son manque d’humilité, mais la belle ne pouvait s’empêcher d’attirer l’attention sur elle et ses innombrables talents. Après tout, il n’y avait aucun intérêt à s’appliquer pendant des années pour s’élever parmi les meilleurs si ses dons n’attiraient l’attention de personne. Aliénor de Soissons avait toujours voulu être exceptionnelle, et elle ne tolérerait pas d’être une jeune fille quelconque parmi tant d’autres. « Quels jolis points mademoiselle de Soissons ! » s’exclama la professeur de tissage d’une voix mielleuse. Les joues de l’intéressée rosirent de plaisir alors que les regards envieux de ses camarades de tissage convergeaient vers elle. « Il semblerait que je n’ai plus rien à vous apprendre. » Un  sourire se dessina sur les lèvres d’Aliénor qui remercia son enseignante d’une voix suave. Sophie de Clairefontaine, qui était assise aux côtés d’Aliénor se pencha pour mieux observer les points de sa voisine et fit la moue. Intriguée par cette étrange attitude, la jolie blonde tenta de sonder son esprit pour trouver une explication. Elle ferma les yeux et se concentra comme Thibert le lui avait apprit et pour la toute première fois depuis qu’Aliénor avait commencé son apprentissage, les pensées de sa cible résonnèrent dans sa tête, aussi clairement que si Sophie avait parlé à voie haute.

Ses points sont certes bien jolis mais ceux de Thérèse le sont davantage encore. Mais les professeurs lui préfèrent Aliénor car elle est la fille du Seigneur de Soissons et qu’elle bénéficie des faveurs de la directrice. Thérèse n’est qu’une simple roturière, mais si elle était aussi bien née qu’Aliénor on n’aurait d’yeux que pour elle.

Secouée par l’expérience, Aliénor fut prise de frissons qui la glacèrent de part en part. Elle était partagée entre la joie de son premier succès en matière de légilimancie et la peine qui lui procurait la véhémence des pensées de Sophie. Etait-ce donc là ce que l’on pensait d’elle ? Qu’elle était la favorite non pas grâce ses talents mais à cause de ses relations? Aliénor refusait d’y croire et elle mit cette déclaration sur le compte de la jalousie de Sophie qui était une fille plutôt quelconque issue de la basse noblesse, sans talent ou attrait pour se démarquer des autres. La curiosité de la blonde était toute de même piquée et elle se demandait si il y’avait une part de vrai dans ce que croyait Sophie. Afin d’avoir une excuse pour se lever, la jeune de Soissons cassa volontairement son fil et se dirigea à l’autre bout de la pièce, vers les paniers ou l’on rangeait les bobines. Ses camarades intriguées levèrent les yeux, mais les rabaissèrent presque aussitôt lorsque l’enseignante se racla la gorge, de peur d’être sermonnées.  Aliénor de son côté, fit mine de chercher une couleur bien particulière parmi les bobines d’un des paniers. Par chance, ladite Thérèse était assise devant elle et Aliénor put ainsi observer à loisir son ouvrage par-dessus son épaule. Après un examen approfondi, la blonde fut forcée d’en reconnaitre la très nette supériorité. L’ouvrage de Thérèse était bien plus complexe que le sien et elle était de surcroît beaucoup plus rapide qu’elle pour former ses points. Piquée dans son orgueil, Aliénor prétexta une affreuse migraine pour s’échapper du cours de tissage. Hélas son trouble l’empêcha de contrôler sa magie, et les pensées de ses camarades résonnèrent dans sa tête.

Qu’est-ce qui lui arrive ?
Pauvre petite chose!
Serait t-elle malade ? Tant mieux!
Du vent! Cela m’évitera de la voir se pavaner comme un paon !
C’est probablement l’orgueil qui lui monte à la tête.


Soucieuse de l’état de trouble manifeste de son élève, l’enseignante s’approcha d’Aliénor et lui posa une main compatissante sur l’épaule. « Vous êtes bien pâle. Voulez-vous que je vous fasse conduire à l’hospice ?»  Reprenant ses esprits malgré les voix qui résonnaient, Aliénor réussi à articuler : « Non merci. J’irais seule. » Et la jeune femme quitta la salle de classe avec empressement, dans un doux bruissement de soie.

On leur permet tout à ces nobles !  
Quelle enfant, pour faire des caprices de la sorte !    
Pourquoi faut-il toujours qu’elle fasse son intéressante ?


Nauséeuse, Aliénor quitta le premier étage d’un pas empressé pour s’éloigner le plus loin de la salle de tissage. Fort heureusement, l’écho des pensées s’amenuisa avec la distance pour se réduire à l’état de murmures et finalement disparaître. D’un pas leste, la blonde s’engouffra dans l’escalier qui menait au Donjon et monta les marches de pierre à la hâte jusqu’aux appartements communs aux disciples de Morgane et d’Arthur. Essoufflée, elle se laissa tomber sur un des canapés pourpres de la salle commune, en face du feu qui crépitait dans la cheminée de marbre. Fort heureusement ses camarades étant encore occupé par leurs différents cours optionnels et Aliénor ne risquait pas d’être déranger par des importuns. D’un geste vif, elle sortit un petit miroir des plis de sa robe et le plaça face à son visage légèrement rosi par l’effort. Elle fixa fermement son reflet et murmura d'une voix douce : « Thibert Sauveterre ». Aussitôt, le reflet son visage se troubla et disparu pour faire place aux traits angluleux de son professeur de légilimancie. « Oui, mademoiselle de Soissons ? » La jeune femme pinça fortement ses lèvres pour ne pas laisser éclater la colère qui déferlait en elle. Une demoiselle de haute naissance se devait être irréprochable. Il lui falait garder son sang froid en dépit de toute circonstance. « J’ai réussi à m’immiscer dans l’esprit d’une de mes camarades aujourd’hui. J’ai entendu ses pensées aussi distinctement que je vous entends. » Un éclat de fierté brilla dans les yeux sombres du professeur Sauveterre et un sourire se dessina sur ses lèvres minces, visiblement enchanté des prouesses de sa jeune élève. « Je vous félicite, votre travail acharné a fini par payer. Qu’avez appris de cette expérience ? » La belle Aliénor serra les dents malgré elle et déclara d’un ton laconique : « J’ai appris que je n’étais entourée que d’hypocrites. » Le professeur marqua un silence, puis répondit avec gravité : « Bienvenue dans mon monde. »

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Aliénor de Soissons
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Aliénor de Soissons

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Amortentia : Un subtil mélange des effluves salées du vent qui balaye la mer, du parfum d'un jardin en fleurs et de l'odeur entêtante de la cire d'abeille.


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MessageSujet: Re: Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages   Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages EmptyMer 21 Jan - 18:54

Pour des raisons de manque d'inspiration, Aurore de Sistrières est devenue Aliénor de Soissons.
J'espère que mon Aliénor vous plaira! I love you
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Almarian de Broerec
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MessageSujet: Re: Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages   Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages EmptyJeu 22 Jan - 9:36

Bon retour avec ce personnage I love you
Cette fois c'est la bonne !
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Morrìgan de Broerec
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MessageSujet: Re: Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages   Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages EmptyJeu 22 Jan - 11:59

    Rebienvenue à toi et bonne chance pour ta fiche sous la cape des de Soissons Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages 1588566963
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Aliénor de Soissons
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MessageSujet: Re: Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages   Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages EmptyJeu 22 Jan - 12:58

Merci beaucoup à vous deux!
Cette fois, c'est la bonne comme tu dis Almarian! I love you
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Elynore Delacour
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Amortentia : Une odeur bien particulière monte et submerge les narrines d'Elynore. C'est un mélange de l'odeur des chevaux, de la pluie ou plus exactement de la forêt juste avant une averse et une odeur sur laquelle elle n'arrive pas encore à mettre de mot.
Age : 32


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MessageSujet: Re: Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages   Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages EmptyJeu 22 Jan - 13:49

re bienvenue la belle Smile et bon courage pour cette nouvelle fiche Smile
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Aliénor de Soissons
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MessageSujet: Re: Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages   Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages EmptyJeu 22 Jan - 15:34

Merci ma belle Ely! Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages 2162350996
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Amortentia : Un mélange subtil, mais néanmoins puissant, de l'odeur du cuir tanné, de l'encre et des pages usées d'un ancien ouvrage et du parfum des cendres.


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MessageSujet: Re: Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages   Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages EmptyJeu 22 Jan - 16:20

Re-bienvenue parmi nous belle blondinette, de façon officielle ! Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages 1588566963
Comme je te l'avais signalé sur la CB, Grainger est juste une pure tuerie ! Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages 2162350996
Au plaisir de te voir avec ce nouveau personnage !!! :fangirl!
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MessageSujet: Re: Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages   Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages EmptyJeu 22 Jan - 20:36

Merci beaucoup, belle dame Melizenn! Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages 2162350996
Au plaisir de RP toutes les deux!

Edit: J'ai terminé la première partie de ma fiche, et je laisse la situation maritale en suspend le temps que j'écrive mon histoire pour maximiser mes chances de trouver un parti à Aliénor avant d'être validée.
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MessageSujet: Re: Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages   Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages EmptyVen 30 Jan - 12:25

Félicitations !

tu es désormais validé(e) !
Quel bout de femme cette Aliénor ! Je suis ravie que tu ai trouvé chaussure à ton pieds ! Aliénor est un délice I love you



Tu peux à présent poster dans toutes les parties du forum ! Mais avant ça, n'oublies pas d'aller recenser ton avatar ici-même si ce n'est pas déjà fait ! Ensuite, nous t'invitons à te rendre dans la malle aux sortilèges, afin que tu puisses recenser ton patronus et ton métier (si tu en as bien sûr ). Bien entendu, tu pourras également ouvrir un nouveau sujet dans les carnets de liens, afin que tu puisses commencer à te faire des amis ou des ennemis (à toi de voir ) et prévoir tous tes RP ! Autre lien utile si tu as décidé de créer une nouvelle grande famille de sorciers, tu peux te rendre ici afin d'en faire un récapitulatif, d'y inclure toutes les informations que tu souhaites et qui sait, peut être qu'un potentiel prochain membre viendra en agrandir les rangs ? Pour finir, on te donne rendez-vous dans la partie hors jeu, lieu où tu pourras flooder comme un fou et ainsi, rencontrer les autres membres !

Allez c'est parti, nous te souhaitons bon jeu et nous espérons que tu passeras un agréable moment parmi nous !

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MessageSujet: Re: Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages   Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages EmptyVen 30 Jan - 14:50

Merci beaucoup pour la validation Almarian! Ravie que mon Aliénor te plaise. I love you
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MessageSujet: Re: Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages   Aliénor ⊰ L'oiseau en cage rêvera des nuages Empty

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