QUELLE IMPORTANCE ACCORDEZ-VOUS A L'ASCENDANCE DES SORCIERS, AU STATUT DU SANG ? Élevé dans la plus pure tradition des vieilles familles de sang-purs, Lancelin se fait un devoir de répondre aux attentes des siens et de respecter leurs valeurs. Ainsi il va de soi qu'il épousera une sorcière de bonne famille au nom reconnu et aux origines pures et que ses proches possèdent aussi ces qualités. Mais il ne ressent aucun mépris pour les sorciers de plus basse engeance et peut-être pourrait-il accepter et assumer une relation quelconque avec une personne au lignage moins prestigieux, s'il arrivait à dépasser l'éducation et la peur du regard des siens.

QUE PENSEZ-VOUS DES MOLDUS, DE LA CHASSE AUX SORCIÈRES ? LES CRAIGNEZ-VOUS ? Craindre quelque chose ou quelqu'un, c'est lui donner une influence sur soi. Alors Lancelin refuse de leur donner ce pouvoir, se persuade qu'ils ne sont que des vermines insignifiantes. Sans pour autant les haïr et vouloir leur perte, il a du mal à accepter que certain d'entre eux puissent être bons. La haine engendre la haine et bien qu'il préfère n'avoir qu'une profonde indifférence envers les moldus, la chasse qu'ils pratiquent le fait grogner.

AVIEZ-VOUS DÉJÀ ENTENDU PARLER DU CERCLE DE PRYTWEN ? QU'EN PENSEZ-VOUS ? Comme beaucoup, il n'en avait pas entendu parler avant cette journée de portes-ouvertes, ou alors n'avait-il jamais prêté attention à ces dires. Il n'a pas de crainte quant à sa personne, mais il lui est impensable de cautionner leurs actes, pas après avoir perdu un être cher à son cœur sous leurs sorts. Il en garde encore des séquelles, lui qui avait été en quelque sorte préservé de toutes les atrocités de la vie. L'horreur des images qu'il a vu apparaît encore parfois sous ses paupières clauses. Et bien qu'il ne soit pas extrêmement proche de sa jeune sœur et qu'il ne comprend pas sa position favorable par rapport aux moldus, il ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour elle et de s’imaginer les pires scénarios si cette folie continue. Parce que les rumeurs vont vite et que les idéaux du Cercle sont clairs.

QUE PENSEZ-VOUS D'HONORENSE DE TREVEC ? REMPLIE-T-ELLE BIEN SON RÔLE DE DIRECTRICE ? Il ne la jugera pas, quand bien même lui semble-t-elle dépassée par les événements. Il ne se permettra jamais d’émettre un avis négatif envers elle tant qu'aucune faute n’est commise. Et que l'opinion des gens à son encontre est favorable. Lui se tait et la respecte pour ses actes passés. Il va falloir un bel acte en ces temps sombres de la part de la directrice pour maintenant avoir l'admiration de Lancelin.

« Monseigneur, je suis au regret de vous annoncer que votre épouse vient de rendre son dernier souffle. » Il y eu un silence, de ceux froids et pesant où pointe le doux parfum de la tristesse. Le bruit d'une lourde cape frottant sur la pierre se fit entendre. D'un signe de tête, le serviteur se fit relever. « … Bien, je vous remercie » Dans sa voix perçait une profonde lassitude. Sa femme venait de décéder quelques temps après lui avoir offert un second héritier. Jusqu'au bout sa dame aura bien fait les choses. Il lui faudra bientôt trouver une remplaçante et continuer sa lignée si possible, mais tout cela attendra. Aujourd'hui les Delacour porteraient le deuil et on préparera l’enterrement de son épouse.


Lancelin se tenait droit, silencieux. Dans ses yeux brillaient la curiosité de l'enfance et même s'il ne comprenait pas tout, il savait que la Dame qui n'était pas sa mère allait devenir une 'maman' et que lui deviendra bientôt un grand-frère. Le sien, de grand-frère, lui avait fait la grimace quand il lui avait dit vouloir voir le nouveau-né. Il n'avait pas compris pourquoi. L'autre lui avait expliqué quelque chose d'où il avait simplement retenu que « La Dame n'est pas notre Mère et ne le sera jamais. » et aussi un autre phrase comme « Il est hors de question que le nouveau bébé nous prenne notre place auprès de Père. ». Trop innocent pour percevoir la jalousie et la peur qui se sentaient dans ces paroles, le plus jeune des garçons avait tout de même gravé les mots dans son esprit. Parce que si son frère à dit ça, alors c'est que c'est vrai. Voilà pourquoi il se tenait près de la gouvernante à écouter ses histoires plutôt que dans le couloir adjacent à la chambre de la Dame pour assister à l'heureux événement, malgré son immense curiosité. Après il ira rejoindre son frère lorsque celui-ci aura fini ses leçons. Et peut-être iront-ils jouer dehors.

Une petite révérence et un sourire charmant. Il accueillait les invités en respectant scrupuleusement l'étiquette et faisait de son mieux pour tenir son rôle. Derrière lui, Lancelin entendait les gens s'extasier sur les exploits de son frère ainsi que sur le charme de sa sœur aînée. Il ne disait rien et approuva silencieusement, tout à fait d'accord avec ce qui se disait. Ses cadettes se tenaient silencieusement auprès de leur mère qui les couvait du regard. Une pointe de tristesse lui sera le cœur un instant, il aurait bien voulu connaître sa mère lui aussi. Le jeune garçon se secoua et regarda autour de lui pour admirer toutes ces belles et grandes personnes. Il y aurait d'ici peu une joute dans la cour, ainsi que quelques duels magiques amicaux. Trop jeune, il n'y participerait pas, mais il irait encourager son frère qui devra être à la hauteur des espérances de leur Père. Il savait très bien que ce n'était pas sur lui qu'on placerait ses espoirs, il n'était pas l'héritier. Un discret murmure lui fit tourner la tête. C'était le  fils du cuisinier qui lui souriait à pleines dents. D'ailleurs il pouvait voir qu'il lui en manquait des dents, justement. Tout comme lui. Il lui répondit d'un sourire espiègle, regarda si quelqu'un lui témoignait de l'attention puis s'éclipsa discrètement avec son ami. Ils partirent en courant dans les couloirs de la battisse et commencèrent à jouer des tours à quelques invités avant de faire une formidable partie de cache-cache avec les filles de la gouvernante. Lancelin en oublia l'heure et ne se rappela de la joute que lorsqu'il entendit les premières notes de la parade Alors il courut le plus rapidement en direction du son et tenta de se glisser discrètement auprès de sa famille. Seul son père remarqua son retard et l'état dans lequel il arrivait. Le regard qu'il lui lança le fit se ratatiner, avant que le Seigneur ne détourne son attention de son fils.

Une fois encore, Lancelin tenta de reproduire les mouvements de son maître d'arme mais l'épée ne semblait pas vouloir se laisser maîtriser. Il sera les dents quand l'homme fit claquer sa langue, désappointé. Non, il était hors de question qu'il baisse les bras. Il réussirait, foi de Delacour.  Avec acharnement, il reprit ses exercices et n’arrêta que de longues heures après, lorsque le maître d'armes parut enfin satisfait. Alors qu'il rangeait son arme et rentrait au château d'un pas las, il vit Elynore passer au galop dans la cour pour se diriger vers les écuries. Il grimaça, conscient que si son cœur se serait, ce n'était que parce que la jalousie l'habitait. Il suivait son frère mais n'arrivait pas à l'égaler au même âge. Et alors que lui s'acharnait pour réussir à avoir un niveau correct dans ce qu'il entreprenait, voilà que sa jeune sœur lui jetait en plein visage ses échecs. Lui n'avait jamais réussi à avoir son aisance sur un équidé et jamais leur Père ne lui aurait offert toutes les libertés que l'autre possédait. Que ne donnerait-il pas pour une ballade en foret avec la bénédiction et la fierté de son Père, et non seulement un vague désintérêt. C'était idiot. Il savait très bien que tout cela n'était pas bon, pas sain, mais il ne pouvait s’empêcher de comparer. Et jamais il ne pourrait accepter pleinement les filles du second mariage du Seigneur Delacour. Peut-être parce que ses aînés entretenaient cette hostilité et qu'il n'avait jamais fait autre chose que de les suivre, sans rien remettre en question de peur de perdre leur affection.

« Fils, je vous ai fait mander pour vous annoncer une bonne nouvelle pour notre famille. Un seigneur voisin a une fille à marier et, bien que trop jeune pour le moment, elle est un parti très intéressant. Je serais ravi de consentir à votre union, me suivez-vous ? » La question n'en était pas une, Lancelin le savait. Son Père avait fait son choix et il n'avait pas son mot à dire, comme aucun de ses enfants. Il ne s'attendait seulement pas à ce que le Seigneur Delacour mette autant de temps avant de lui trouver une bonne fiancée. Dans un sens, il se sentit soulagé. Le nom était tombé, il aurait l'esprit plus tranquille et pourrait maintenant se préparer au mariage bien qu'il n'en ait aucune envie. Mais cela faisait longtemps qu'il avait appris à les taire. Il redressa les épaules et hocha la tête « J'en serais ravi Père. » Geoffroy Delacour lui fit un sourire franc avant de clore la conversation « Bien évidemment que vous l'êtes. »


La plume grattait le papier dans un bruit sec. Profondément concentré sur son devoir, Lancelin ne releva pas les yeux lorsqu'on entra. Il ne le fit que quand l'arrivante prit place près de lui, son parfum envahissant la pièce. Le jeune homme se redressa et plongea son regard dans celui plus clair de la Dame. Il l'appelait ainsi depuis son plus jeune âge et n'avait jamais changé. Elle resterait la deuxième femme de son Père et ne serait jamais sa mère. Elle l'aurait pu, peut-être, s'il n'avait pas jadis reproduit le schéma des enfants Delacour, à savoir de toujours la repousser et ne jamais vraiment l'accepter. Ses yeux durent se faire interrogateur, car elle prit la parole. « Je sais que nous n'avons jamais été proche, mais cela ne m’empêche pas de m’inquiéter pour vous. Vous semblez bien amer depuis peu et je ne comprends pourquoi vous vous plongez dans la solitude alors que les affaires du seigneur vous ont, jusqu'alors, toujours intéressées. » Il détourna son visage et ne put s’empêcher de mordre ses lèvres, prouvant par ce geste son trouble. Il aurait espéré que personne ne  remarque son malaise depuis qu'il était revenu d'Ornebois pour les vacances. « Ce n'est rien ma Dame, je suis navré de vous avoir inquiété par mes états d'âme.» De nouveau, la voix légère de la femme s'éleva, comme en réponse aux doutes de Lancelin « Si cela peut vous rassurer, je peux vous affirmer que ces inquiétudes ne concernent que moi et que personne n'a relevé quoi que ce soit sur votre comportement. Et je peux vous assurer aussi que tout ce que vous me confirez restera dans cette pièce. » Et se furent ces quelques mots qui encouragèrent le jeune homme à confier ce qu'il avait sur le cœur, à savoir sa répartition dans la demeure de Lancelot, bien loin du vaillant Arthur, l'annonce de la date de son mariage pour l'année suivante avec une parfaite inconnue, ainsi que sa profonde inquiétude sur ses capacités, bien loin des exploits de ses aînés à l'école. Il n'était pas faible, mais n'égalait pas les plus grands, c'était certain. La dame resta muette, lui serrant simplement l'épaule avec un doux sourire, avant de le laisser. Il lui fut reconnaissant, il n'avait pas besoin de  compassion ni de conseils éclairés. Il se sentait déjà mieux et allait maintenant employer son temps à sauver les apparences.

Un éclair illumina la pièce alors qu'un bruit sourd se faisait entendre. Lancelin se tenait au centre de sa chambre et laissait éclater sa colère et sa rage, trop longtemps contenues. Aujourd'hui son ami, son frère de cœur depuis le début de leurs études venait de mourir. Il l'avait abandonné, n'avait rien pu faire à part le regarder tomber. Les images défilaient, sans-cesse sa mort recommençait sous les paupières serrées du Delacour. Ce n'avait même pas été une bataille, à peine un coup d'éclat où ils avaient essayé de se défendre tant bien que mal lorsqu’ils avaient repris leur esprit. Mais pas pour Lancelin, il n'avait pas pu faire autrement que regarder le corps sans vie de son ami. Et maintenant que tout était fini, l’horreur de l'instant ne voulait pas le quitter et ses larmes coulaient, encore et encore malgré les heures qui le séparaient de cette fête horrible qu'avait été les portes-ouvertes d'Ornebois. Même la lecture de la missive de son père quelques jours plus tard, annonçant la rupture de ses fiançailles, n'avait rien changé à son humeur. De toute manière cela n'avait rien d'étonnant, leur mariage avait été maintes et maintes fois repoussé, il était certain que cela finisse ainsi. A ses yeux le monde prenait une teinte plus sombre qu'il n'avait déjà. Il ne pourrait plus compter sur une des seules amitiés et relations non hypocrites qu'il entretenait et allait devoir continuer cette mascarade qu'était sa vie mais seul cette fois. Il ne dirait rien, comme à son habitude. De toute manière, voila tout ce qu'il savait faire.

J'aime énormément ta plume et je trouve Lancelin vraiment attachant (puis bon, Sam aide également) C'est donc avec plaisir que je te valide, bon jeu parmi nous

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Allez c'est parti, nous te souhaitons bon jeu et nous espérons que tu passeras un agréable moment parmi nous !